Comment réduire l'impact environnemental de la production de ciment ? En augmentant la proportion de déchets biomasse valorisés. Telle est l'idée du Green Deal avancé par le Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic).

L'industrie cimentière est déjà lourdement impliquée dans l'économie circulaire puisqu'elle valorise 3,5 millions de tonnes de déchets chaque année, soit en remplacement de combustibles fossiles (38 % de ses approvisionnements en 2015), soit en les incorporant dans sa production de base (à hauteur de 15-25 %). Souhaitant aller plus loin, le Sfic a choisi d'adhérer à un projet d'"Engagement pour la croissance verte relatif à la valorisation des déchets de biomasse en cimenterie", aux côtés du Commissariat général au développement durable, de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), de l'Association technique de l'industrie des liants hydrauliques, du Syndicat national des entreprises de démolition et du Syndicat des recycleurs du BTP.

 

Du "donnant-donnant" pour reprendre les déchets

 

Car les déchets biomasse seront issus de la démolition et de chantiers de rénovation. Le but de cette initiative sera d'augmenter la capacité de traitement de ces déchets afin de les transformer en énergie thermique, par le biais d'investissements dans les cimenteries. L'objectif sera d'augmenter de 40.000 tonnes par an la quantité de déchets non dangereux type biomasse, valorisée chaque année à l'horizon de 2020 (+45 %). Une façon de réduire l'empreinte environnementale en utilisant des bois souillés et des panneaux traités, normalement traités en déchèterie et éliminés, et de faire progresser la part d'énergie renouvelable consommée dans les sites de production, qui doit être de 23 % en 2020 et de 32 % dix ans plus tard.

 

 

Le Sfic espère un coup de pouce de l'Etat, "pour faciliter la mise en œuvre des actions de l'industrie cimentière" selon le concept de "Green Deal", c'est-à-dire d'engagement réciproque entre les pouvoirs publics et les entreprises. Il souhaite une politique impulsant "la mise en place d'une filière de mise à disposition de déchets biomasse", encourageant "la déconstruction sélective" et instaurant des "lots dédiés à la gestion des déchets dans les marchés publics". Raoul de Parisot, le président du syndicat déclare : "Cette nouvelle étape favorise une vision partagée entre les industriels et l'Etat sur les enjeux de la valorisation des déchets biomasse en cimenterie".

actionclactionfp