COP 21. Le Premier ministre indien a appelé à la création d'une "Alliance internationale du solaire" comptant plus de 120 pays situés dans les zones intertropicales, les plus ensoleillées du globe. L'objectif : faciliter les transferts de technologies et les financements pour développer cette énergie renouvelable.

L'Inde est un géant du photovoltaïque en train de s'éveiller. La plus grande démocratie du monde, qui a lancé une mission sur la question en 2008 (Jawaharlal Nehru National Solar Mission), a profité de la COP21 pour lancer une "Alliance internationale du solaire", regroupant 121 pays du monde. Ces nations sont situées entre le tropique du Cancer et celui du Capricorne, la zone qui bénéficie d'un ensoleillement maximum, dépassant parfois les 300 jours par an.

 

Le premier ministre indien, Narendra Modi, explique : "Nous voulons apporter l'énergie solaire dans nos vies, dans nos maisons en la rendant moins chère, plus fiable, et plus facile à relier au réseau". Dans leur déclaration commune, ces 121 pays s'engagent à "entreprendre des efforts concertés et innovants dans le but de réduire les coûts de financement et le coût des technologies pour un déploiement immédiat d'actifs solaires compétitifs". François Hollande, qui assistait au lancement de cette initiative, a déclaré : "Nous ne pourrons plus accepter ce paradoxe que les pays au plus fort potentiel en énergie solaire ne représentent qu'une faible part de la production en électricité solaire".


Une future superpuissance du photovoltaïque ?

 

L'Inde accueillera le secrétariat général de l'Alliance internationale du solaire pour une période de 5 ans, jusqu'en 2021. Le pays vise une capacité photovoltaïque de 100 GW, à l'horizon de 2022, sa puissance installée étant actuellement de l'ordre de 4 GW. Pour multiplier par 20 cette capacité, de grands investissements seront donc nécessaires. Mais la mission ne semble pas impossible pour New Delhi : en effet, la progression de la puissance installée a été de plus de 125 % en 2011 et 2012, et en 2013, la barrière du premier gigawatt a été franchie, chiffre aujourd'hui multiplié par quatre.

 

Une étude du cabinet McKinsey a classé l'Inde au premier rang mondial pour le potentiel solaire, avec un rendement annuel compris entre 1.700 et 1.900 kWh/kWc installé. Les régions du Gujarat et du Rajasthan (ouest), le plateau du Deccan (sud) et une partie du Cachemire (nord) permettent au sous-continent indien de devancer les Etats-Unis (Californie, Hawaï), l'Espagne et l'Italie. Selon la Jawaharlal Nehru National Solar Mission, l'énergie incidente solaire moyenne journalière varie en Inde de 4 à 7 kWh/m² avec environ 1.500 à 2.000 heures d'ensoleillement par an, selon la localisation, résultant en une irradiation incidente cumulée d'environ 5 millions de milliards de kWh/an.

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