BILAN ET PERSPECTIVES. Des ventes qui explosent dans l'ancien depuis juin 2016, une hausse des mises en chantiers, des réservations en VEFA et également des ventes de maisons individuelles... Le marché de l'immobilier s'est rarement aussi bien porté qu'en 2017. Une bonne santé qui n'empêche pas les professionnels de la FNAIM de s'inquiéter, notamment par rapport aux futures mesures prises par le gouvernement Macron...

900.000 ventes réalisées entre juin 2016 et juin 2017, soit + 9,9% en un an, le record des transactions réalisées dans le secteur de l'ancien est battu. C'est ce qu'a révélé la Fédération Nationale de l'immobilier (FNAIM) lors d'une conférence de presse organisée le 5 juillet 2017, à Paris. Pour rappel, les ventes étaient déjà passées de 797.000 en 2015 à 845.000 en 2016, soit deux ans de hausse ininterrompue. La FNAIM précise ainsi que "plus de deux tiers des départements présentent une hausse du nombre de ventes supérieure à 10%".

 

Cependant, si record il y a, il est à relativiser : "les chiffres sont à pondérer au regard du nombre de logements construits. Depuis 2000, le parc s'est accru de 20% alors que les ventes n'ont augmenté que de 13%", signale Jean-François Buet, président de la FNAIM. Et d'ajouter : "pour égaler la rotation maximale observée l'année du millénaire, il aurait fallu parvenir à 95.000 transactions".

Records également du côté des prix des biens

Qui dit augmentation des volumes, dit généralement augmentation des prix. Un lien de cause à effet qui se vérifie puisque comme le révèle la FNAIM, la hausse "s'est confirmée voire amplifiée" au niveau des tarifs des biens. D'ailleurs, elle touche aussi bien les maisons que les appartements. Leurs prix augmentent respectivement de 3,4% et de 4,4%. Sans surprise la hausse impacte davantage les biens situés dans les grandes villes autrement dit en zones tendues. La ville de Bordeaux caracole en tête avec + 7,1%, sur le prix des appartements, un chiffre qui confirme son pouvoir d'attraction auprès des Français. Elle est suivie de près par Paris (+5,9%), Lyon (+5,1%), Marseille (+4,6%) et Lille. La situation n'est cependant pas la même dans les petites et moyennes villes. Certaines d'entre elles subissent en effet des baisses. C'est notamment le cas au Havre (-2,4%) ou encore de Saint-Etienne (-1,7%).

 

Cette hausse des prix se répercute inévitablement sur le pouvoir d'achat des Français. Au premier semestre 2017, ils perdent des m2 : - 1,7. La FNAIM précise cependant qu'ils restent encore gagnants sur un an : + 1,5 m2.

Le secteur du neuf confirme sa dynamique

De son côté, le secteur du neuf confirme sa dynamique avec + 14,6% de mises en chantier en un an, +22,6% de VEFA et + 18% de ventes de maisons individuelles en secteur diffus.

 

Au final, la croissance est partout : aussi bien dans l'ancien que dans le neuf. Une bonne santé générale qui s'explique en grande partie par le niveau des taux d'intérêt, encore historiquement bas, malgré une légère récente remontée. Mais pas seulement : la dynamique est également impulsée par les dispositifs d'aides publiques, notamment le PTZ et le Pinel, qui, selon la FNAIM, ont prouvé leur utilité. En 2016, elle rappelle ainsi que le nombre de PTZ a doublé : 117.000 opérations en ont bénéficié. Des chiffres qui incitent les professionnels à réclamer le prolongement de ces dispositifs qui arrivent à échéance en fin d'année. "Il faut les prolonger sur une durée plus longue pour offrir de la visibilité et maintenir la confiance", plaide Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier, partenaire historique de la FNAIM. Un appel qui est lancé alors qu'un certain flou entoure encore la politique du logement engagée par le tout nouveau gouvernement Macron. Lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, le 4 juillet dernier, Edouard Philippe a d'ailleurs laissé planer un doute quant à leur maintien, évoquant un écart entre le niveau de dépenses qu'elles représentent pour l'État et leur efficacité concrète.

 

Outre cette question des aides, l'encadrement des loyers suscite également des interrogations : sera-t-il maintenu ? Etendu ? Stoppé ? Quid également de l'exonération de la taxe d'habitation ? On l'a dit reportée… oui, mais à quand ? Autant de questions encore sans réponses.

 

Vers une loi "Habitat, mobilité, logement", présentée à l'automne ?

 

La seule chose qui a récemment été confirmée par le gouvernement est l'élaboration d'une loi « Habitat, mobilité, logement » dont le projet serait présenté à l'automne. Pour faciliter la mobilité dans le parc de logements existants, le texte pourrait mettre en place un bail de courte durée, concept qui laisse une fois encore les professionnels perplexes : "Qu'en sera-t-il du cautionnement, du dépôt de garantie, comment sortira-t-on de ce bail ?", s'interroge Jean-François Buet, président de la FNAIM s'inquiétant, notamment, pour les droits des bailleurs.

 

La même loi pourrait venir simplifier les procédures de construction de logements neufs. Elle concernera les bassins d'emplois les plus dynamiques. "Les procédures de permis de construire seront accélérées, les recours abusifs sanctionnés", a affirmé le Premier ministre lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale. "Au besoin, et notamment dans les zones tendues, les autorisations d'urbanisme seront transférées des communes aux intercommunalités pour que les décisions de construire soient prises à l'échelle des bassins de vie", a-t-il aussi précisé.

 

Retrouvez ici toutes les annonces faites par le Premier Ministre pour le logement.

actionclactionfp