La capitale européenne de l'industrie aérospatiale deviendra également le "Innovation Hub" d'Hyperloop Transportation Technologies, une des sociétés chargées de développer le moyen de transport terrestre du futur. L'ancienne base aérienne Francazal accueillera un centre de R&D, une piste d'essai, un incubateur de startups et un centre de démonstration.

Le projet "Hyperloop", initié par Elon Musk en 2013, avance. Pas aussi vite que ses nacelles qui circuleront dans des tubes basse pression (presque) à la vitesse du son, mais vite tout de même. La société Hyperloop Transportation Technologies (HTT) a annoncé qu'elle s'implanterait à Toulouse, sur le site de l'ancienne base aérienne Francazal (sud-ouest de la ville). Un protocole d'accord a été signé entre ses dirigeants et le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, ainsi que la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. Le directeur général de HTT, Dirk Ahlborn, déclare : "Toulouse est le centre névralgique de l'industrie aérospatiale européenne et il nous semble tout à fait naturel d'avoir une présence ici, aux côtés de nombreux de nos partenaires et confrères". Il pense sans doute au siège d'Airbus Group à Blagnac ou au centre mondial des métros automatiques de Siemens à Basso Cambo (ouest de Toulouse).

 

L'implantation de la startup se traduira par l'installation d'un centre de recherche & développement européen, employant une trentaine d'ingénieurs et doctorants, qui seront chargés de mettre en œuvre le programme Hyperloop en perfectionnant les technologies. Mais également une piste d'essai d'une longueur d'environ 1 km, ainsi qu'une "Hyperloop Academy" plateforme chargée des relations avec les universités et laboratoires de recherche, un "Hyperloop Lab" sorte d'incubateur de jeunes pousses travaillant sur des technologies connexes au projet, et un centre de démonstration servant de vitrine technologique du programme. La société américaine promet que "les premiers aménagements seront lancés dès 2017" et que le projet "permettra la création d'environ 50 emplois directs dans un premier temps". L'arrivée d'HTT a été facilité par So Toulouse, l'agence d'attractivité de la cité rose, et "a vocation à devenir le fer de lance du nouveau quartier de 55 hectares dédié à la robotique, aux drones et au véhicule autonome.

 

Une vitesse équivalente à celle d'un avion sans quitter le plancher des vaches

 

Rappelons que l'Hyperloop est un concept de transport terrestre rapide, mettant en œuvre des nacelles dans des tubes où la pression réduite diminuera drastiquement les frottements. Dans le cas de HTT (qui n'est qu'une des sociétés travaillant sur ce concept), la propulsion sera générée par une technique de lévitation magnétique nommée "Indutrack" développée par le Lawrence Livermore National Laboratory. L'entreprise assure : "L'emploi de sources d'énergies renouvelables et d'un système de freinage récupérant l'énergie cinétique permettra à Hyperloop de produire plus d'énergie qu'il n'en consommera (…) A l'intérieur de la capsule, des fenêtres virtuelles utilisant une technologie Eye-Tracking créent une vue 'extérieure' réaliste pour les passagers. Cette technologie, couplée avec des applications d'amortissement du mouvement, rend l'expérience du passager confortable et agréable. La sensation d'accélération est équivalente à celle d'une voiture de sport, et la décélération plus douce que celle d'un avion".

 

Plus tôt dans le mois, HTT avait annoncé avoir signé un accord sur le lancement immédiat d'une étude "sur la faisabilité d'un système Hyperloop pour la ville, en mettant l'accent sur la connexion de Brno (République tchèque) avec Bratislava (Slovaquie)". La liaison, de 130 km, pourrait ensuite être prolongée de 200 km vers Prague, la capitale tchèque. Dirk Alhborn, avait alors déclaré : "Puisque nous avons résolu tous les problèmes techniques, il est maintenant crucial pour nous de collaborer avec des gouvernements autour du monde", notamment pour écrire de nouvelles règles et cadres juridiques pour un moyen de transport encore inédit.

 

 

D'autres projets de liaison Hyperloop de par le monde

 

Face à HTT, d'autres sociétés travaillent à la mise en service d'autres réseaux Hyperloop, comme Hyperloop One qui a annoncé, au début du mois de novembre 2016, qu'elle lançait une étude de faisabilité aux Emirats Arabes Unis pour relier les villes de Dubaï à Abou Dhabi en seulement 12 minutes contre 90 par l'autoroute actuelle. La société avait testé un premier système au mois de mai 2016, dans le désert du Nevada, ce qui avait décidé un certain nombre d'investisseurs comme General Electric ou la SNCF, de prendre des participations dans son capital.

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