Après avoir atteint leur seuil historique fin 2010, les taux de crédits immobiliers sont repartis à la hausse et affichent une moyenne de 3,60% au premier trimestre 2011, d'après l'Observatoire Crédit Logement/CSA, dont les derniers résultats ont été dévoilés mercredi. Pour assurer la solvabilité des ménages face à cette hausse, les mensualités assorties aux crédits ont également augmenté.

«Les niveaux des taux observés en mars 2011 ressemblent à ceux que l'on connaissait en 2010. Pour autant, les condition d'emprunt ne se sont pas dégradées», indique Michel Mouillart, professeur d'économie et auteur de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée mercredi. En s'établissant en moyenne à 3,70% en mars (contre 3,53% en février), les taux d'intérêt des crédits immobiliers continuent de remonter. Sur l'ensemble du premier trimestre 2011, les taux sont à 3,60%. «Il est vrai que le marché avait connu un emballement exceptionnel en fin d'année 2010 : la concurrence entre les établissements avait conduit la plupart d'entre eux à proposer des conditions particulièrement attractives pour la demande. Une partie de la demande avait alors anticipé la réalisation de ses projets : la suppression de certaines aides publiques et la transformation d'autres les y avaient fortement incité».

 

La demande est donc restée forte malgré le retour à la hausse des taux. «Le réajustement des taux d'ores et déjà observé s'avère ne pas être un facteur de blocage du marché. Leur niveau reste favorable à la clientèle puisqu'ils sont comparables à ceux constatés début 2010», affirme Patrick Lepescheux, directeur général délégué de Crédit Logement. D'autant que comme l'explique Michel Mouillart, «en 2010, le marché à la revente est reparti très vite. Cela a contribué à la formation d'un apport personnel» en hausse de 10%, même si ce chiffre reste une moyenne et que les indicateurs de solvabilité diffèrent selon que l'on se trouve parmi les ménages modestes (moins de trois smic), à revenus moyens (entre trois et cinq smic) ou aisés (plus de cinq smic). La montée en puissance du PTZ+ devrait elle aussi contribuer à «la transformation du paysage».

 

La hausse des taux s'accompagne cependant assez logiquement d'un nouvel allongement de la durée d'emprunt. Celle-ci est désormais de 217 mois (18 ans), contre 211 mois un an plus tôt. Ce sont les ménages les plus modestes qui s'endettent sur la plus longue durée, avec 233 mois pour les moins de trois smic (contre 220 en mars 2010), 221 mois pour les foyers de trois à cinq smic (214 un an plus tôt) et 193 mois pour les plus de cinq smic (193 il y a un an).
Cette hausse des durées d'emprunt devrait, selon Patrick Lepescheux, compenser la nouvelle hausse des taux anticipée par les experts d'ici à la fin de l'année.

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