ENTRETIEN. L'Association de certification des armatures béton (Afcab) sera impliqué dans le groupe de travail de l'AQC sur la sécurité des balcons. Bernard Creton, son président, explique à Batiactu les pistes qu'il propose afin de faire progresser la solidité des bâtiments, notamment dans le cadre de l'immense chantier du Grand Paris.

En novembre dernier, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, annonçait le lancement par l'Agence qualité construction (AQC) d'une étude portant sur les risques liés au balcon. L'Association de certification des armatures béton (Afcab) sera impliquée dans les échanges. Son président, Bernard Creton, nous explique les pistes de réflexion de l'organisme pour améliorer les sécurité des bâtiments, notamment à l'orée des chantiers du Grand Paris.

 

 

Batiactu : Le Gouvernement a récemment annoncé le lancement d'une enquête sur la sécurité des balcons, sous l'égide de l'AQC. Êtes-vous impliqué dans ce travail ?

 

Bernard Creton : Nous avons en effet rencontré l'Agence qualité construction, et participerons au groupe de travail qui devrait être lancé d'ici l'été. L'actualité récente, avec la chute de trois balcons à Nanterre, vient nous rappeler à quel point il nous faut sans attendre nous pencher sur ce sujet qui, au-delà de la sécurité des balcons, concerne la construction dans son ensemble. Nous avons également rencontré le conseiller construction du ministère de la Cohésion des territoires, ainsi que les services de la DHUP. Une fois que l'étude de l'AQC sera transmise, fin 2018 probablement, des actions seront prises par le Gouvernement pour améliorer la réglementation liée aux armatures. N'attendons pas d'autres accidents graves pour faire évoluer les choses !

 

 

Batiactu : Que proposez-vous pour améliorer la sécurité des usagers ?

 

Bernard Creton : Aujourd'hui, la quasi-totalité des aciers pour béton armé est certifiée NF. Mais il ne s'agit là que du premier maillon de la chaîne qui va déboucher sur la structure béton armé. L'acier de base doit en effet être transformé par des armaturiers en cage d'armatures. Celles-ci doivent enfin être correctement mises en œuvre dans l'ouvrage. Nous suggérons donc l'instauration d'une obligation de certification dans la réglementation pour la réalisation des armatures et la pose de celles-ci. L'idée est de participer à l'effort, avec les parties prenantes, permettant de renforcer la solidité des bâtiments. Nous avons notamment participé à une réunion régionale de l'Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB) pour faire de la pédagogie sur les armatures auprès des entreprises. Et nous échangeons avec Qualibat pour étudier quels points de leur référentiel pourraient être approfondis sur ce thème spécifique.

 

 

Batiactu : Souhaitez-vous profiter du débat sur la loi Elan pour faire passer vos messages ?

 

Bernard Creton : Nous comptons pousser un amendement, effectivement, pour sensibiliser sur ces sujets. Bien sûr, rien ne devrait se faire, concrètement, avant la remise du rapport par l'AQC. Mais nous souhaitons ainsi maintenir la pression. Le problème qui nous occupe prendra d'ailleurs de plus en plus de sens à mesure que les chantiers du Grand Paris deviendront réalité. Se pose en effet la question des compétences de certaines entreprises intervenantes et salariés détachés. Sur le Grand Paris, la masse de travail est extrêmement importante, et les enjeux tout autant. Cela serait l'occasion de reprendre contact avec les maîtres d'ouvrage pour nous assurer que la qualité des travaux et la solidité des bâtis sera bien au rendez-vous. Et il y a une grande marge de progression au sujet des certifications des armaturiers et des poseurs !

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