Si, dès 2019, la Kingdom Tower sera la première tour de 1.000 m de haut - soit le double de la taille de l'édifice le plus haut d'il y a seulement 10 ans - on peut déjà découvrir des concepts d'un futur gratte-ciel de 1.6 km, indique une étude du groupe Allianz. La course au gigantisme n'est pas près de s'arrêter, et cela continuera de poser des défis, tant aux architectes, aux entrepreneurs qu'aux assureurs.

L'essor des gratte-ciel à un milliard de dollars ne fait que commencer, avec son lot de défis architecturaux, de matériaux innovants et de risques. Car, en effet, ces bâtiments hors normes, construits toujours plus vite et selon des techniques de plus en plus complexes, exigent fiabilité et sécurité pour leurs usagers.

 

Allianz Global Corporate & speciality (AGCS) a réalisé un rapport sur les risques relatifs aux bâtiments "supertall", comprenez hauts de plus de 300 mètres. On parle même désormais de "megatall", la dernière génération de tours qui s'élèvent à au moins 600 m de haut. L'assureur estime ainsi que d'ici à 2020, la hauteur totale moyenne des 20 gratte-ciel les plus hauts du monde devrait être proche des 600 m, soit deux tour Eiffel ! Cela sera possible notamment grâce aux prouesses technologiques, tant dans la conception que dans les matériaux innovants utilisés.

Les ascenseurs, freins à l'édification de tours trop hautes

Rapport risque gratte ciel du monde
Rapport risque gratte ciel du monde © Allianz Global Corporate & Specialty
Alors que la prochaine tour la plus haute du monde, la Kingdom Tower, culminera à 1 km dès 2019, certains ont déjà imaginé des concepts d'un édifice de 1.6 km. "Peu probable qu'ils se concrétisent avant une vingtaine d'années", explique AGCS dans un communiqué. Les raisons ? "Principalement à cause du retard de technologie des ascenseurs comparé à celle de la construction", indique l'assureur. En effet, les ascenseurs peuvent transporter des gens sur environ 600 m de haut, mais pas davantage à ce jour, notamment à cause des technologies de câblage et de freinage. Sans compter, souligne AGCS, la disponibilité de matériaux de construction pouvant remplacer l'acier et le ciment, les mesures de sécurité à prendre pour les occupants et les zones entourant le gratte-ciel, les systèmes d'amortissement pour réduire l'impact négatif du vent ou d'une activité sismique, ou encore le financement de tels projets.

Gestion des risques au cas par cas

La gestion des risques d'un bâtiment se fait au cas par cas, aucune tour ne ressemblant à une autre. Outre le grand nombre d'intervenants (parfois jusqu'à 10.000 ouvriers et plus de 100 sous-traitants sur un chantier), il fait tenir compte des menaces comme le vent, les incendies et le choix des matériaux qui nécessitent une évaluation individuelle des risques basée sur le site, la conception et l'infrastructure, note AGCS. "(…) Au cours de la phase de construction initiale en particulier, il faut aussi prendre en compte les risques potentiels comme les inondations soudaines, l'eau pouvant s'introduire dans les grandes excavations qui ont été pratiquées", ajoute Jean-Claude Baron, directeur Risques techniques et construction chez AGCS France.
Rapport risque gratte ciel du monde
Rapport risque gratte ciel du monde © Allianz Global Corporate & Specialty

 

Et tout cela doit être couvert par des assurances, pour protéger les assurés de dommages causés par des défauts de conception, de fabrication ou de matériaux. L'assurance joue alors un rôle vital dans l'évaluation et la gestion des risques complexe de projets "megatall". Dans le cas de la Kingdom Tower, dont l'enveloppe dépasse facilement le milliard de dollars, l'assurance du projet a été accordée par un consortium de réassureurs : AGCS en est le premier avec un montant total assurée d'une valeur de 1.5 Md€.

 


Où sont les plus hauts gratte-ciel du monde ?
"On constate un déplacement géographique important vers l'Est. En dépit de la domination américaine incontestée au cous du XXe siècle, de nos jours, la grande majorité des projets de construction se trouvent en Chine, en Asie du Sud-Est et au Moyen Orient. Dubaï accueille ainsi à elle seule 20% des 50 plus grands gratte-ciel du monde, tandis que la Chine ne compte pas moins de 30 des plus grands gratte-ciel, répartis dans 15 villes", souligne le rapport d'Allianz Global Corporate & Specialty.

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