Le Gouvernement russe refuse de financer la construction de lignes à haute vitesse dans les prochaines années en raison des contraintes budgétaires, selon le quotidien Vedomosti. Les Français Alstom et la SNCF plaçaient de grands espoirs dans l'énorme appel d'offres qui devait être tranché début 2013. Deux lignes étaient prévues pour la coupe du Monde de football en 2018…

Les acteurs du rail ont découvert la semaine dernière avec amertume l'absence des fonds fédéraux assignés au programme de construction russe de deux nouvelles lignes à haute vitesse. Le bloc « libéral » du Gouvernement, représenté par le ministre des Finances Anton Silouanov et le vice-premier ministre Igor Chouvalov, s'est opposé aux plans du puissant patron des chemins de fer russe Vladimir Iakounine, pour des raisons de coûts.

 

Les investissements prévus pour réaliser des infrastructures à haute vitesse doivent totaliser 103 Mds €, couverts à 70% par le budget fédéral russe. Or, les sommes requises par les chemins de fer russes (RJD) ne figurent pas dans le programme d'investissement pour les années 2013-2015.

 

Une première entorse pour la coupe du Monde en 2018
La surprise est d'autant plus étonnante que Vladimir Poutine avait annoncé en 2011 la construction d'une ligne permettant de relier Moscou à Saint-Pétersbourg en 2h30 (contre un peu plus de 3h45 aujourd'hui). Le souhait du président russe ? Un train circulant entre 350 et 400km/h, sur des voies séparées. Il avait d'ailleurs annoncé une ligne reliant Moscou à Ekaterinbourg (dans l'Oural) en 8h contre 26h aujourd'hui, pour le train le plus rapide. Les deux lignes devaient être achevées pour 2018, date à laquelle la Russie organisera la coupe du Monde de football dans huit villes différentes (dont cinq reliées par ces lignes).

 

Afin d'être opérationnel pour l'événement, Vladimir Iakounine envisageait même d'acheter dès cette année les terrains sur lesquels devaient êtres posées les voies ferrées. « La Russie a donc enterré son projet de construire des lignes de chemin de fer à grande vitesse en vue du Mondial 2018 de football, en raison de contraintes budgétaires », a confirmé le quotidien Vedomosti.

 

Alstom associé à Bouygues et la SNCF étaient Siemens étaient sur les rails...
Pour les entreprises françaises : Alstom associé à Bouygues et potentiellement à la SNCF, c'est la déception. De même pour leurs concurrents : l'Allemand Siemens, le Sud-coréen Hyundai et le Chinois CRCC. L'appel d'offres pour choisir le consortium de construction de la ligne devait débuter avant fin août, avec un résultat au premier trimestre 2013, avait assuré Alstom en 2011 auxEchos. La SNCF envisageait également un important partenariat avec RJD sur la transmission de son savoir-faire.

 

Toujours, d'après le journal Vedomosti, le vice-premier ministre Igor Chouvalov estime qu' « améliorer les routes actuelles et l'infrastructure des aéroports est plus raisonnable que de se lancer dans un projet à haut risque. La crise européenne incite les libéraux russes à mettre leur pays à la diète budgétaire. » La prise de parole gouvernementale est claire…

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