STRATEGIE. Plusieurs géants du secteur de la construction ont profité du salon Viva technology pour exposer leurs innovations, tirées notamment du travail mené avec plusieurs start up. Tous les domaines de la construction sont touchés. Découverte.

De nombreux géants du secteur de la construction ont mis les moyens pour être présents lors du salon Viva technology, qui s'est tenu à Paris en juin 2017. Preuve supplémentaire du fait que le secteur du BTP est lui aussi en passe d'être conquis par le numérique.

 

Ainsi, Bouygues a spécialement sélectionné une vingtaine de start up dans son "hall of tech". "Nous avons invité des jeunes pousses qui travaillent déjà avec nous", explique à Batiactu un responsable de Bouygues. Année après année, les domaines d'intervention des start up sont de plus en plus vastes. "Aujourd'hui, nous couvrons plusieurs sujets, qui concernent l'ensemble de la vie d'un bâti : la ville intelligente, le bâtiment connecté, la 'civic tech'...", ajoute-t-il. Cette dernière pratique consiste à fournir des moyens de dialoguer avec des habitants (par exemple lors de la réalisation d'un chantier potentiellement nuisible pour eux) pour récolter leur avis. "Nous estimons que les réunions justes physiques avec les riverains ne sont plus suffisantes", estime-t-on chez Bouygues.


Les casques connectés chez Colas Rail

 

Le travail de la start up "Tell my city" s'inscrit dans ce cadre. "Elle permet d'effectuer des remontées d'informations", explique l'un de ses fondateurs présent sur le salon Viva technology. "Mais elle permet aussi de faire des consultations, envoyer des alertes, faire des rappels." Tell my city est aujourd'hui utilisée par Colas (groupe Bouygues) afin de faire parvenir à l'entreprise des signalements liés à des problèmes de signalisation ou de voirie. "Nous travaillons également avec une soixantaine de villes en France", nous explique la fondateur.

 

Colas Rail profitait aussi de l'occasion pour présenter son casque connecté (voir l'image d'illustration de cet article), utilisable en phase chantier. Il est muni de plusieurs modes d'éclairages, à utiliser suivant les situations, et également d'un indicateur de présence de courant alternatif, pour diminuer le risque d'électrocution. "Le casque créé également un réseau de communication dans une zone, et devient utilisable comme un talkie-walkie", nous informe une responsable du projet chez Colas Rail. Six-cents casques sont déjà déployés au sein de la société. "Les ouvriers apprécient beaucoup cet équipement notamment du fait des possibilités d'éclairage."

 

Mutualiser l'utilisation des parkings

 

Pour diminuer la pénibilité sur les chantiers, Bouygues travaille également sur les exosquelettes ou des charriots qui suivent automatiquement les travailleurs. ENfin, pour ce qui est de l'exploitation du bâtiment, très nombreuses sont les start up qui proposent des solutions d'optimisation, en mutualisant l'utilisation des parkings ou en améliorant la gestion énergétique.

 

"Nous venons chaque année ici", nous explique pour sa part une responsable de Vinci énergies. Cette année, nous explique-t-elle, la tendance est au "big data" et aux objets connectés. "Ces nouveaux moyens deviennent transverses à tous nos métiers." Engie disposait aussi de son stand lors du salon, garni de 47 start up et spécialistes de l'innovation.

 

Les grands groupes ne veulent pas finir 'ubérisés'

 

Pour les grands groupes, nombreuses sont les raisons de travailler et de s'afficher avec des start up. La première d'entre elles étant probablement celle de ne pas finir par être "ubérisé". Le numérique permet en effet à des acteurs émergents de pouvoir concurrencer de grands groupes, notamment par l'acquisition de données (big data, données clients, données énergétiques...), un sujet qui sera de plus en plus crucial dans une optique des mesures des consommations d'un bâtiment et d'optimisation des systèmes. Bien souvent, les grands groupes, naturellement lents à manœuvrer, ne disposent pas de la souplesse nécessaire en interne pour pouvoir se positionner sur ces technologies qui bousculent le marché ; mieux vaut, dans ce cas, travailler directement en collaboration avec les start up, ce qui est aussi un moyen de surveiller l'évolution des techniques et de repérer où se situera la valeur ajoutée de demain.

 

D'un point de vue de communication, les grandes sociétés ont aussi intérêt à se montrer avec des start up innovantes et numériques, dans un souci d'améliorer leur image, notamment auprès des jeunes diplômés qui sont très attirés par cette dimension. Au point que l'on n'hésite plus à parler aujourd'hui de "start up washing" comme on parle de "green washing".

 

Quelques solutions techniques vues à Viva Technology 2017
Engie :
Citymagine : permet de repérer les équipements d'un réseau d'infrastructures et de repérer ses défauts
Concierge : bouton connecté qui apporte les services d'un "vrai concierge" à domicile
Openergy : plateforme apportant des outils nécessaires pour s'engager sur la performance énergétique d'un bâtiment

 

Bouygues :
Little worker : plateforme de mise en relation particuliers/pros du BTP
Wheeliz : faciliter la mobilité des personnes en situation de handicap
Solen : qualifier la luminosité naturelle d'un bien immobilier

 

Vinci énergies :
Air adapt : optimiser le confort thermique et l'efficacité énergétique
Bureaux à partager : trouver un espace de travail flexible et correspondant à ses besoins
Co-recyclage : aider des clients à minimiser leurs déchets

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