La construction de la grande mosquée de Marseille est encore bloquée : le tribunal administratif de la cité phocéenne a annoncé, ce 27 octobre 2011, l'annulation du permis de construire pour des incertitudes des riverains et commerçants du quartier concernant le parking de 450 places attenant à l'édifice religieux.

Le tribunal administratif de Marseille a annoncé, jeudi 27 octobre, l'annulation du permis de construire de la Grande Mosquée dans le quartier Saint-Louis au nord de la ville (15e arrondissement), à l'emplacement d'anciens abattoirs. La première pierre avait pourtant été posée en mars 2010, et l'inauguration prévue pour le mois de novembre 2013. Mais depuis son origine, le projet a accumulé des difficultés.

 

L'entreprise est de grande envergure : l'édifice religieux - appelé à devenir la plus grande mosquée de France - doit être implanté sur un terrain de 8.600 m². Sa principale salle de prière, de 3.500 m², est d'une capacité de 7.000 fidèles pour une fréquentation journalière moyenne estimée à 150 fidèles, de 1.250 personnes le vendredi (jour de prière) et de 10.000 à 14.000 croyants pendant les fêtes. Rappelons que la population de confession musulmane est estimée à 250.000 personnes à Marseille, soit un quart des habitants. Or le parking prévu de 450 places, inclus récemment dans le permis modificatif pour répondre aux inquiétudes des riverains (en mai 2011 alors que le projet avait été accepté en novembre 2009), « ne fait pas encore l'objet d'un engagement formel » de la part du maître d'ouvrage, souligne le tribunal administratif. Celui-ci justifie la décision d'annulation du permis de construire par « l'insuffisance de documents graphiques permettant d'apprécier l'insertion du projet de construction par rapport aux constructions avoisinantes, son impact visuel ainsi que le traitement des accès au terrain ».

 

La mosquée, œuvre d'inspiration arabo-andalouse de l'architecte Maxime Repaux (Bureau Architecture Méditerranée), intègre un minaret de 25 mètres de hauteur, une bibliothèque et une librairie, une école théologique et un restaurant. D'un coût de 22 millions d'euros, financés par les dons des fidèles, le projet connaîtrait également des difficultés de trésorerie : seuls 300.000 euros auraient été collectés. Aucun coup de pioche n'avait d'ailleurs été donné au cours de ces 18 derniers mois. L'affaire devrait donc connaître d'autres rebondissements.

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