L'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) vient de présenter ce vendredi les résultats de son étude sur le risque d'inondations de la région Île-de-France. Et la situation pourrait être préoccupante en cas de grande crue dans la région. Explications.

1910, Paris sous les eaux. Une situation que pourrait revivre la capitale. C'est en tout cas l'avis tranché de certains experts, notamment ceux de l'établissement public territorial de bassin Seine grands Lacs (EPTB), qui indiquent qu'une "grande crue du niveau de celle de 1910 pourrait se produire à nouveau".

 

C'est pour parer à cette éventualité que l'Organisation (internationale) de Coopération et de Développement Économique (OCDE) vient de dévoiler une étude distillant des préconisations.
Premier résultat : si un tel événement avait lieu, il coûterait de 3 à 30 milliards d'euros en fonction des scénarios et toucherait cinq millions de personnes. Il impacterait aussi la vie économique qui se traduirait par une baisse de main d'œuvre de près de 400.000 emplois. Des chiffres qui viennent compléter une enquête de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France publiée en décembre évoquant une menace pour 430.000 logements, et notamment pour ceux du Val-de-Marne.

Des préconisations et optimisations

Du côté des solutions, l'OCDE donnent quelques conseils. Ainsi, si certains services publics comme la RATP ou la SNCF ont lancé des programmes, ils doivent faire davantage d'efforts. De même, la nouvelle gouvernance qui vient d'être mis en place pour gérer le risque d'inondation au sein du territoire francilien, se doit désormais d'être efficace. En outre, les opérateurs de réseaux critiques (énergie, eau, assainissement, déchets, transport, télécoms...) doivent renforcer leurs actions pour anticiper les coupures qui toucheront nécessairement les zones non inondées.
Du côté réglementaire, les plans de prévention des risques d'inondation (PPRI) doivent se généraliser de manière à maîtriser l'urbanisation en zone inondable, mais aussi à optimiser les dispositifs d'information préventive des populations et des collectivités, ou encore veiller à la sécurité des digues et des barrages. Enfin, les collectivités ont aussi un rôle à jouer en matière de gestion du risque. C'est pourquoi la coordination des acteurs du territoire doit être développée grâce à l'élaboration d'une stratégie locale partagée de gestion des risques à l'échelle du territoire francilien qui verra le jour d'ici à 2015.

 

Les conseils de l'OCDE pour faire face aux risques :
- La capacité des réseaux critiques à surmonter rapidement les conséquences de l'inondation avec un retour à la normal, qui conditionne celle de l'ensemble de l'agglomération et les délais de retour à la normale ;
- La réduction de la vulnérabilité des entreprises, qui représente un facteur important de coût lié à la crue, à destination tout particulièrement des PME ;
- Une meilleure prise en compte du risque dans les projets d'aménagement, en profitant des opérations de renouvellement urbain d'envergure en cours.

 

Source : OCDE

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