L'Etat a refusé au groupe Vinci une prolongation de son statut de concessionnaire au-delà du 28 mai 2012 pour le projet de grand contournement ouest de Strasbourg. Depuis, les acteurs alsaciens protestent contre cette décision. Les réactions sont vives.

Le torchon brûle entre l'Etat et les acteurs alsaciens. Les représentants du monde économique local ont vivement protesté ces jours-ci contre le retrait du projet de Grand Contournement ouest (GCO) annoncé la semaine dernière qui prévoirait une rocade autoroutière destinée à décongestionner l'agglomération strasbourgeoise. Et le sujet suscite aujourd'hui la polémique : la mairie PS de Strasbourg, hostile à la construction de cette autoroute, avait déjà souligné, vendredi 1er juin, les incertitudes financières entourant le projet, qui représente un investissement total de 750 millions d'euros.

 

Relevant que « les difficultés environnementales qui entouraient ce projet contesté» n'ont «pas permis l'intervention de la Banque Européenne d'Investissement, ce qui constituait un handicap important», le ministre en charge des transports a annoncé «qu'il faudra reprendre la concertation au niveau local». Mais dans les faits, cette décision pourrait bel et bien signifier à terme l'enterrement du projet.

 

« Le retrait du projet de Grand Contournement ouest est une décision unilatérale prise au mépris de l'économie alsacienne et de tous les Alsaciens (...) Face à l'absence d'alternative sérieuse et crédible, le monde économique est opposé à la décision de retirer le projet et à toute idée de moratoire », ont écrit dans un communiqué commun la Chambre de commerce et d'industrie d'Alsace, celle de Strasbourg et du Bas-Rhin, la Chambre de métiers d'Alsace, les syndicats professionnels du BTP et de l'artisanat, l'Union régionale du transport d'Alsace et l'Automobile Club. De son côté, le Medef du Bas-Rhin avait regretté jeudi soir dans un communiqué « le coup d'arrêt porté contre le GCO ».

 

« Ce projet ne doit pas être abandonné »
« Pour nous, ce projet ne doit pas être abandonné (...) Si le premier concessionnaire ne convient pas, on doit prendre le deuxième », a par ailleurs estimé le président de la Fédération régionale des travaux publics d'Alsace, René Studli.

 

Depuis la semaine dernière, le ministère du Développement durable a invité à « reprendre la concertation au niveau local afin de trouver la solution de transport la plus adaptée pour répondre aux difficultés de circulation dans la traversée de l'agglomération strasbourgeoise ».

 

Sur la table depuis les années 1970, relancé à la fin des années 1990, le projet de GCO prévoit la construction d'une autoroute à péage de 24 km permettant de contourner l'agglomération strasbourgeoise et de délester l'autoroute A35 régulièrement engorgée.

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