D'ici à cet été, le charismatique Jean-François Roverato cèdera sa place à Pierre Berger à la tête du groupe de BTP Eiffage. Lors d'un entretien accordé aux Echos, le futur directeur général évoque sa stratégie et ses ambitions. Aperçu.

Pierre Berger, qui deviendra directeur général du groupe Eiffage au 1er juillet 2011, a donné sa vision du groupe de BTP au journal Les Echos. Si Jean-François Roverato, l'actuel président, sera remplacé d'ici à cet été, il conservera tout de même la tête du conseil d'administration jusqu'à ses 68 ans, soit le 10 septembre 2012.

 

Actuellement, les deux hommes pilotent ensemble le groupe : «Je me réjouis de la qualité de la collaboration avec Jean-François Roverato, avec lequel j'échange régulièrement sur l'organisation de l'entreprise, et j'apprécie ces six mois de transition: ils me permettent de prendre la mesure du groupe progressivement».

 

Les axes de développement
Pierre Berger commence toutefois à ébaucher les grandes lignes de son projet avec comme axe prioritaire, la conservation de l'avance technologique du groupe : «Eiffage, c'est la haute couture du BTP, et il faut capitaliser sur cette force avec des chantiers à forte valeur ajoutée. Nous sommes par exemple le seul groupe de BTP français à construire, par le biais de notre filiale Eiffel, des structures métalliques complexes, notamment pour des plates-formes pétrolières offshore», souligne-t-il dans l'interview. Au programme aussi : amélioration de la productivité dans les travaux publics et l'énergie, réorganisation des filiales acquises en Europe et optimisation du pilotage des très grands chantiers.

 

Le futur patron d'Eiffage évoque également le marché du nucléaire et confirme la volonté du groupe à poursuivre son implication dans des projets : «Nous travaillons avec EDF, pour changer des parties des centrales, et nous sommes un des deux candidats en lice pour la construction de l'EPR de Penly. Nous souhaitons nous développer davantage dans le nucléaire, dans le management de projet pour le compte d'EDF et surtout sur le créneau de la maintenance des centrales».

 

Questions sociales
Interrogé sur les questions sociales et les récentes grèves enregistrées au sein du groupe, Pierre Berger répond : «Les grèves ont été limitées et n'ont concerné que 500 personnes sur les 70.000 que compte le groupe et seuls trois chantiers ont été totalement arrêtés... Nous proposions 1,5% d'augmentation, nous y avons ajouté un minimum en valeur pour les plus bas salaires. Mais il faut comprendre qu'en 2010, l'ensemble du personnel avait reçu une prime exceptionnelle, on ne peut pas faire la même chose tous les ans».

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