Le nouveau lycée hôtelier de Montpellier, conçu par Massimiliano Fuksas, est une structure complexe, aux multiples courbures, implantée sur un terrain exigu. Les façades en aluminium sont recouvertes d'une multitude de triangles qui en font un œuvre singulière. Reportage.

En 2006, Georges Frêches décide de la future construction d'un lycée hôtelier d'excellence dans le nouveau quartier de Port-Marianne. Comme à son habitude, le président de la communauté d'agglomération décide de faire appel à des grands noms de l'architecture pour réaliser le bâtiment. Par le passé, il avait déjà sollicité Ricardo Bofill, Jean Nouvel ou Zaha Hadid pour divers projets dans la capitale héraultaise. En 2007, suite à un concours, c'est finalement l'architecte italien Massimiliano Fuksas qui décroche le contrat. S'ensuivent plusieurs années d'études et de conception qui déboucheront sur un surprenant lycée aux formes géométriques courbes et recouvert de panneaux en aluminium.

 

Lycée hôtelier Montpellier
Lycée hôtelier Montpellier © Grégoire Noble
L'architecte et l'homme politique suivent une même idée : faire du bâtiment une vitrine, pour son activité traditionnelle et son ambition, à savoir un enseignement de qualité au service de l'excellence et un programme qui réponde aux besoins des futurs utilisateurs. L'ensemble, qui s'étend sur une parcelle de seulement 1,6 hectare, comprend deux bâtiments principaux imbriqués, en forme de "b" et de "y", et trois bâtiments satellites abritant un gymnase et un internat. "Le projet a des formes très sculpturales", explique Damon Belusco, architecte en chef pour Fuksas. "Le bâtiment devait être une vedette pour la région et un lycée haut de gamme avec une architecture très technique", poursuit-il. Les défis à relever n'ont donc pas manqué pour traduire la vision initiale de l'architecte italien.

 

17.000 cassettes, 5.000 châssis…
Fidèle à ses idées géométriques, Massimiliano Fuksas opte, à Montpelllier, pour le triangle, la forme la plus à-même de respecter les doubles courbures de la façade. A Pierrefitte, aux archives nationales, c'est le losange que l'architecte avait mis en avant. Le lycée hôtelier, qui porte aujourd'hui le nom de Georges Frêche en l'honneur de son initiateur décédé en octobre 2010, est donc défini par des lignes horizontales, espacées de 84 cm, et par des diagonales. Environ 67 % des façades en béton projeté comportent une double courbure ce qui complique grandement la mise en place de châssis et de bardages extérieurs. Et l'entrée principale, en forme de voûte, impose l'utilisation d'une charpente métallique, elle aussi recouverte de ces fameux triangles. Les 17.000 cassettes et 5.000 châssis nécessaires sont donc individuellement identifiés par code-barres afin de définir leur emplacement précis sur le plan de calepinage. Une technique expérimentale a même été développée par Kawneer, le fournisseur des châssis de menuiseries en aluminium, et validée en ATEx par le CSTB.

 

Lire la suite en page 2.

actionclactionfp