Parmi les nombreux chantiers prioritaires fixés par Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, la lutte contre la fraude à la TVA et la révision de la directive des travailleurs détaché, a-t-il affirmé.

Deux jours après l'élection d'Emmanuel Macron, nouveau président de la République, le socialiste Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, demande, à ce que la France se penche sur quatre chantiers en priorité : "la crédibilité budgétaire, la divergence économique entre les pays de l'Union, la création d'un budget de la zone euro, et enfin la lutte contre l'évasion fiscale."

 

Sur cette dernière thématique, Pierre Moscovici y décline trois sujets fondamentaux comme "la liste noire européenne des paradis fiscaux, l'assiette consolidée des impôts sur les sociétés et enfin la lutte contre la TVA". D'après-lui, "ce sont des fuites massives car nous devons ardemment lutter contre la fraude à la TVA."

 

Vers la création d'un budget de la zone euro ?

 

"J'ai toujours la volonté de créer un budget de la zone euros pour recréer des convergences économiques, a-t-il affirmé en introduction de la conférence presse organisée le 9 mai 2017. Il s'agirait d'un outil pour atténuer les dégâts du chômage et stimuler l'investissement." Une idée qui est d'après-lui "indispensable". Tout en précisant, sur ce même sujet, qu'il souhaiterait à "titre personnel, créer le poste d'un ministre des finances de la zone euro qui puisse à la foi être membre de la commission et présider l'Eurogroupe. Ce sont des idées partagées avec le nouveau chef de l'Etat", a-t-il d'ailleurs indiqué.

 

Des dossiers d'ores-et-déjà présentés au nouveau président de la République qui entrera en fonction ce dimanche 14 mai.

 

"Sur la directive des travailleurs détachés, rien de nouveau pour le moment", Pierre Moscovici
Interrogé par Batiactu, sur la question épineuse des travailleurs détachés, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières affirme que "rien pour le moment ne change sur la modification de la directive." Tout en nous faisant comprendre que le programme d'Emmanuel Macron sur ce sujet est un "signe positif" pour les jours à venir en vue d'une modification de la directive des travailleurs détachés. "Mais que le prochain président devra soutenir la proposition de la directive. Il va falloir de la force politique pour parvenir à une unanimité", nous-a-t-on confié ce mardi. Si les 27 pays ne parvenaient pas à se mettre d'accord, la Commission européenne pourrait ne pas exclure la mise en place, comme le préconise le Conseil économique, social et environnemental (CESE), d'une mesure de coopération renforcée afin d'améliorer la coordination administrative entre États volontaires. Une procédure qui prévoit l'adhésion d'un minimum de neuf États membres de l'Union européenne. Dans cette situation, la directive pourrait alors évoluer.

 

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