Une manifestation menée par les collectifs Stop gaz de schiste a rassemblé entre 7.000 et 15.000 opposants au gaz de schiste, ce dimanche 28 février à Barjac, dans le Gard. Un rassemblement qui fait suite à la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise d'annuler l'abrogation du permis d'exploration dit "de Montélimar" accordé au groupe Total.

"No gazaran", "Total, n'inschistez pas !" : entre 7.000 (police) et 15.000 manifestants (organisateurs) ont défilé ce dimanche après-midi à Barjac dans le Gard pour montrer leur opposition ferme à l'exploitation et l'exploration du gaz de schiste en France, "ni ici, ni ailleurs, ni aujourd'hui, ni demain".

 

Une manifestation menée par les collectifs Stop gaz de schiste, qui a rassemblé également de nombreux élus locaux et des représentants des organisations Attac, Greanpeace ou encore de la Confédération paysanne, au lendemain d'une forte mobilisation également contre l'aéroport Notre Dame des Landes qui a rassemblé entre 15.000 (police) et 60.000 personnes (organisateurs).

 

L'objet de leur courroux ? Le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise rendu le 26 janvier dernier, qui a annulé la décision du 12 octobre 2011 abrogeant le permis exclusif de recherches d'hydrocarbures - dit de Montélimar - accordé à Total, à travers deux de ses sociétés, Total Gas shale Europe et Total Exploration et Production France. Le motif ? Le groupe Total aurait rempli ses "obligations en s'engageant clairement à ne pas recourir à la fracturation hydraulique". La zone de recherches accordée par le permis s'étend sur près de 4000 km2, sur les territoires de l'Ardèche, l'Hérault, le Gard et la Drôme.

 


 

Un communiqué de Ségolène Royal, dès le lendemain, a annoncé son appel de cette décision, ce qui suspend la décision du tribunal, rappelant que la loi de transition énergétique a fixé "pour objectif de réduire de 30% la consommation d'hydrocarbures d'ici 2030" et donc rend "par conséquent nécessaire une révision globale de la politique en matière d'exploration d'hydrocarbures pour s'inscrire durablement dans la lutte contre le réchauffement climatique." La ministre de l'environnement et de l'énergie réaffirme enfin "sa détermination à faire respecter strictement l'interdiction de la fracturation hydraulique dans un objectif de protection de l'environnement et de la santé."

 

Le président de Total a, de son côté, confirmé que le groupe n'avait pas l'intention de lancer de prospection dans la région.

 

Mais cela n'a pas suffi à rassurer les opposants au gaz de schiste dont l'appel - entendu au regard de la mobilisation constatée - de Barjac précisait "Ce permis vise, sans contestation possible, le gaz de schiste - et nécessitera, comme l'a écrit Total dans plusieurs documents de son dossier de demande, de nombreux puits de fracturation - or il n'existe aucune autre technique que la fracturation hydraulique pour l'explorer et l'exploiter".

 

"Seule une loi peut garantir contre les effets mortifères de cette industrie", Collectif Stop Gaz de Schiste Ardèche

 

Et d'exiger le rejet définitif de toutes les demandes de permis en cours d'instruction sur le territoire, comme celui de toutes les demandes de renouvellement ou de prolongation exceptionnelle des permis arrivant à échéance. "La décision de l'Etat à faire appel de cette décision ne suffit pas, précise le collectif ardéchois Stop gaz de schiste, tête de pont de la contestation. "Elle ne fait que repousser le problème. Seule une loi peut garantir contre les effets mortifères de cette industrie et permettra de mettre la France en adéquation avec les décisions prises lors de la Conférence Climat et encore récemment par la Ministre de l'Ecologie".

 

"A défaut, la mobilisation, non violente depuis le début, pourrait se transformer en blocages: S'il faut en arriver là, nous sommes organisés", a rappelé Sébastien Espagne, un porte-parole du mouvement, cité par le collectif dans son compte-rendu de la manifestation.

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