L'industriel français devrait céder ses parts dans la co-entreprise Adwen à son ancien partenaire Gamesa, lui-même lancé dans une fusion avec Siemens. L'offre de reprise de la totalité de la joint-venture par le concurrent, General Electric, n'aurait pas été suffisamment convaincante. Détails.

Clap de fin pour la participation d'Areva dans Adwen, co-entreprise dédiée à l'éolien offshore. Le groupe français, obligé de céder ses parts suite au rapprochement entre Gamesa, son ex-partenaire espagnol, et Siemens, le géant allemand, aurait finalement choisi le repreneur, selon une information du Figaro.

 

 

Deux options étaient envisagées : soit la reprise de la totalité d'Adwen par Siemens-Gamesa, soit la cession de la co-entreprise à General Electric, un autre géant du secteur éolien, qui a déjà fait main basse sur Alstom. Et c'est finalement la première solution qui serait privilégiée par Areva. L'offre, pourtant relativement faible de la part du germano-espagnol, valorisant Adwen à 60 M€, présenterait d'autres avantages en termes de minimisation des risques financiers. Le Figaro explique qu'en 2014, Areva "avait déjà consenti plus de 600 millions d'euros de provisions et dépréciations sur ses activités renouvelables", et que le groupe français, lourdement endetté et lancé dans une vaste opération de structuration, ne souhaiterait plus être exposé en cas de difficultés sur des projets éoliens offshore. Des sommes de plus de 200 M€ pourraient être engagées, alors même que la trésorerie d'Areva est au plus bas. Or l'offre de General Electric ne couvrait pas ces risques.

 

Quid des trois champs éoliens en mer français ?

 

 

Reste la question des trois champs éoliens français, attribués à l'époque à GDF-Suez (Engie) et Iberdrola en partenariat avec Areva… En tout, pas moins de 186 machines géantes de 8 MW de puissance, modèle AD 8-180, à construire et installer sur les sites en mer de Noirmoutier (Loire-Atlantique), du Tréport (Seine-Maritime) et de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). Des engins qui auraient dû être en partie produits sur des sites français notamment au Havre. Notamment les pales de ces géants des mers, qui dépassent les 88 mètres de long pièce, et qui sont aujourd'hui produites par le danois LM Wind Power. Pourtant, Siemens-Gamesa se seraient bien engagés à donner suite aux promesses formulées en 2012 et 2014 de créer 700 emplois en France, une condition sine qua non pour l'obtention des marchés éoliens en mer. Reste à savoir si ces péripéties ne retarderont pas l'entrée en service des parcs prévue pour le début de la prochaine décennie.

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