La France compte 2.700 carrières de granulats. Premier maillon de la filière de la construction et des travaux publics, elles produisent chaque jour un million de tonnes (soit l'équivalent de 20 kg par personne) de sables et graviers, nécessaires aux chantiers des logements, hôpitaux, écoles, routes, voies ferrées... Mais une carrière n'est qu'un épisode transitoire dans la vie d'un paysage. C'est ainsi, qu'après leur exploitation, les carriers sont tenus de procéder au réaménagement des sites. Qu'en est-il ? Que deviennent-elles ? Etats des lieux et interviews de Christian Béranger, Denis Maître et Arnaud Colson.

Extraits dans des carrières de roches meubles d'origine alluvionnaire ou dans des carrières de roches massives, les granulats sont traités de façon à répondre aux exigences du marché en termes de dimension, de résistance, de propreté... Á la sortie de la carrière, ils sont transportés par camion, bateau ou train, directement vers les chantiers du bâtiment et des travaux publics ou vers les usines de transformation (centrales de béton prêt à l'emploi). Implantées en milieu rural, ces carrières approvisionnent donc un marché local et participent, en outre, au développement économique des territoires par les taxes versées aux collectivités et les emplois variés et stables qu'elles offrent dans des unités à taille humaine.

 

Mais après leur exploitation, qui est attribuée au maximum pour 30 ans, mais peut être reconduite sous forme de renouvellement et/ou d'extension suite au dépôt d'une nouvelle demande auprès de la préfecture, les carriers sont tenus de procéder au réaménagement des sites. Celui-ci peut prendre plusieurs formes : agricole, forestier, réserve écologique, base de loisirs… «Ces réaménagements sont à chaque fois décidés par le ou les propriétaires et validés par le préfet», explique Christian Béranger, directeur environnement et foncier de Cemex France et également président de la commission Environnement de l'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG).

 

Enfin, le réaménagement est souvent coordonné à l'exploitation, c'est-à-dire qu'au fur et à mesure que la zone exploitée se déplace, les terrains sur lesquels l'extraction est terminée sont réaménagés. «En effet, le réaménagement s'effectue au fur et à mesure de l'exploitation, un terrain peut être remis à son gestionnaire après quelques années d'exploitation. L'activité de la carrière ne s'arrête pas pour autant, l'extraction est seulement déplacée sur un autre terrain, également réaménagé en parallèle, et ainsi de suite. Il arrive que sur un site, plusieurs réaménagements soient en cours à des stades différents», souligne Christian Béranger.
De plus, le process est différent selon le type de réaménagement. En effet, pour un réaménagement en plan d'eau, il s'agira, par exemple, de réaliser des berges, de pentes différentes et des îlots, de diversifier les biotopes grâce à l'usage de plusieurs matériaux ou de restaurer des zones boisées. Pour un réaménagement agricole, il faudra plus facilement remblayer la zone extraite à l'aide de matériaux non exploités, puis redisposer la terre végétale initialement présente et qui était stockée temporairement en merlons au cours de l'exploitation.

 

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