Étienne Crépon est depuis juillet 2014 président du CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment.

Le CSTB est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic). Créé en 1947, il eut d'abord vocation à accompagner la reconstruction après la Seconde guerre mondiale. Il a pour mission désormais de "garantir la qualité et la sécurité des bâtiments, et d'accompagner l'innovation de l'idée au marché", est-il indiqué sur son site officiel. "Il rassemble des compétences pluridisciplinaires pour développer et partager les connaissances scientifiques et techniques et apporter aux acteurs les réponses qu'ils attendent dans leur pratique professionnelle. Le CSTB exerce pour cela, quatre activités clés : recherche et expertise, évaluation, certification et diffusion des connaissances. Son champ de compétences couvre les produits de construction, les bâtiments et leur intégration dans le quartier et la ville." En 2016, le CSTB employait plus de 900 collaborateurs et ses produits d'exploitation se sont élevés à 104 millions d'euros.

 

Né en 1968, Étienne Crépon a effectué l'ensemble de sa carrière dans le secteur public, occupant des fonctions liées pour l'essentiel aux questions du logement et de la construction. Après cinq années au sein du cabinet du ministre Gilles de Robien, de 2002 à 2007, Étienne Crépon est nommé en 2008 Directeur de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP) au sein des ministères de l'Écologie et du Logement. C'est à ce titre qu'il participe à la rédaction des décrets de la loi Grenelle II, notamment pour ce qui concerne les normes de performance énergétique des bâtiments. Il est ainsi l'auteur d'une lettre de mission en 2010 chargeant le président du Plan bâtiment durable, Philippe Pelletier, d'une consultation pour "déterminer les grands équilibres qui pourraient caractériser le processus de rénovation énergétique du parc tertiaire". Des problématiques qu'il retrouve lors de la nomination à la tête du Centre scientifique et technique du bâtiment.

 

Parcours professionnel


- 2014 : Président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
- 2008 : Directeur de l'Habitat, de l'Urbanisme et des Paysages (DHUP) au sein des ministères de l'Écologie et du Logement.
- 2007 : Directeur adjoint au directeur général de l'Urbanisme et de la Construction au Ministère du Développement durable.
- 2005 : Directeur adjoint du Cabinet du ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Gilles de Robien.
- 2002 : Intègre le cabinet du ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer, Gilles de Robien.
- 2001 : Directeur adjoint à l'urbanisme à la Direction départementale de l'Équipement des Hauts-de-Seine.
- 1995 : Directeur du développement au sein de l'EPAd (Établissement public d'aménagement) de Saint-Quentin-en-Yvelines.
-1993 : Intègre le Ministère du Logement comme Chef du bureau du contrôle et de la modernisation des organismes constructeurs.

 

Les grands chantiers de sa carrière

 

"Le CSTB se doit d'être un partenaire de confiance, qui est et sera toujours aux côtés des acteurs du bâtiment pour améliorer la qualité, la sécurité et la performance des bâtiments", indique Etienne Crépon quelques temps après sa nomination. Et de préciser encore le rôle de l'organisme : "Le CSTB est un acteur indispensable dans le secteur, à l'écoute de l'ensemble de ses partenaires ; qui est en capacité de faire de la recherche, en capacité d'infuser cette recherche pour aider l'innovation, en capacité de garantir aux acteurs que l'innovation répondra aux besoins pour lesquels elle a été conçue. Mais il doit mieux faire connaître son rôle. Il est à l'antithèse de ce à quoi certains voudraient le réduire, un opérateur qui se cantonne à valider des opérations. C'est, au contraire, un organisme qui va anticiper les enjeux de demain et les traduire en problématiques industrielle et scientifique."

 

Etienne Crépon se félicite encore : "C'est un organisme qui n'a que peu d'équivalent dans le monde..." Et délivre enfin sa vision globale du secteur : "Premièrement, c'est un secteur où il y a de l'innovation. Ensuite, c'est un secteur très éclaté, au vu de la multiplicité des acteurs depuis la matière première jusqu'à la livraison du produit - j'entends le bâtiment - contrairement à des secteurs comme l'automobile ou l'aéronautique. Il n'y a pas de chef d'orchestre naturel, et c'est - et j'y reviendrai - là que la maquette numérique prend tout son sens. Enfin, c'est un secteur où chaque ouvrage conçu est unique, rendant plus compliquée les démarches d'industrialisation."

 

Pour autant, le président a été amené à répondre et à réagir au rappel à l'ordre de la Cour des Comptes, publié en mars 2017. "La période 2009-2015 a été marquée par une dégradation continue de la situation financière qui a mis le CSTB dans l'impossibilité de financer la mise à niveau de son matériel productif et de ses infrastructures immobilières. L'établissement ne dispose pas des outils de pilotage permettant de contrebalancer la forte autonomie de ses directions opérationnelles, faute notamment de directions fonctionnelles assurées et suffisamment performantes", avait estimé la haute juridiction de contrôle.

 

Ce à quoi Etienne Crépon a répondu : "La nécessaire modernisation du pilotage administratif et financier est en cours. Les recettes du CSTB liées à des contrats publics ou de missions de service public, donc à marge nulle ou négative, représentent plus de 35% des produits commerciaux. Ainsi, l'instruction des avis techniques et la réalisation des travaux de recherche publique affectent très largement la rentabilité du CSTB, malgré la forte dynamique de la recherche privée (+11%) en 2016..."

 

Quant au problème de l'équilibre entre recherche publique et privée, Étienne Crépon a suggéré qu'il fallait que le CSTB s'adapte aux besoins des acteurs du secteur et que d'une manière générale, il s'agissait d'une évolution inévitable liée aux "transformations du secteur de la construction, issues des transitions énergétique, écologique et numérique". Une illustration s'il en fallait ? Les "nouvelles modalités d'accès à l'information technico-réglementaire" font l'objet d'un appel à manifestation d'intérêt lancé par le Centre. Les éditeurs de logiciels sont ainsi invités à imaginer des solutions innovantes et de nouveaux usages...

 

Etudes


- 1993 : Ingénieur diplômé de l'École nationale des Ponts et Chaussées.
- 1990 : Ingénieur diplômé de l'École Polytechnique (Promotion 1987).

actionclactionfp