Melotti, l’une des plus célèbres villas italiennes de l’Erythrée, a été détruite début avril. Construite dans les années 60 dans la ville de Massawa (est), elle était devenue un sujet de dispute diplomatique avec l’Italie

Les recommandations des guides touristiques sur l'Erythrée pour la visite de la villa Melotti n’auront pas empêché la destruction de cette bâtisse située sur le front de mer et dotée de jolis jardins et de piscines, dont l'une représentait le continent africain. Cette destruction «fait partie du programme de reconstruction de Massawa», a déclaré le ministre érythréen de l'Information, Ali Abdou. «Les gens doivent s'abstenir de politiser des programmes de construction», a ajouté le ministre à l'AFP, joint par téléphone à Asmara.

Selon des sources diplomatiques, la destruction début avril de cette villa est liée à une dispute autour d'une expropriation. «Le gouvernement souhaitait exproprier cette villa, mais il y avait un désaccord avec les propriétaires italiens concernant sa valeur», a affirmé une source diplomatique sous couvert d'anonymat.
Venu à Massawa le mois dernier pour enquêter sur ce désaccord, le numéro deux de l'ambassade d'Italie en Erythrée, Ludovico Serra, avait été arrêté et expulsé, selon le ministère italien des Affaires étrangères.
Ancienne puissance coloniale de l'Erythrée, l'Italie avait expliqué que le diplomate était accusé d'avoir «violé la législation locale, en allant prendre la défense d'Italiens expropriés de leur bien immobilier». Mais selon Ali Abdou mercredi, «il y avait d'autres raisons qui nous ont amenés à le déclarer persona non grata», sans donner plus de détails.
L'ambassade d'Italie en Erythrée n'était pas disponible mercredi pour faire de commentaire. Mais le diplomate interrogé par l'AFP a estimé que «cet incident résume l'approche du gouvernement (érythréen) quand il s'agit de résoudre un problème: pas de dialogue ni de négociations».

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