Alors que des salariés étrangers du chantier de l'EPR de Flamanville dénoncent leurs conditions de vie et de travail, Bouygues construction, qui participe aux travaux de génie civil, a décidé de réagir. L'entreprise confirme que «quelle que soit leur nationalité, les personnes sont employées conformément à la législation française». Explications.

La polémique fait rage sur le chantier du futur réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR à Flamanville, dans la Manche.

 

En effet, ce projet de grande ampleur nécessite une main d'œuvre qualifiée et des compétences de travailleurs étrangers dont des Roumains, des Bulgares, des Espagnols ou des Portugais. Cette situation a suscité ces derniers temps des contestations. Selon une enquête du journal France Soir, certains de ces employés auraient affiché sur le chantier leur mécontentement à travers une pancarte siglée : «Stress, oppression, désespoir, on en a marre». Selon un délégué de la CGT interrogé par le quotidien, les ouvriers se plaignent de leur salaire et du nombre d'heures qu'ils accomplissent, soit entre 10 et 15 heures par jour. Le délégué spécial CGT pour le chantier du réacteur nucléaire a déclaré à France Soir : «Ce que nous pensons savoir, c'est que Bouygues a imposé un contrat d'objectif à chaque société qu'il a embauchée, ce qui implique que les ouvriers étrangers font un nombre d'heures incroyable. »

 

Réaction de Bouygues
En réponse, le groupe de BTP, disposant d'environ 1.400 personnes in situ, a publié un communiqué indiquant que «toutes les personnes travaillant sur le lot génie civil [2.400 au total, ndlr], qu'elles soient ou non salariées des filiales de Bouygues Construction et quelle que soit leur nationalité, sont employées conformément à la législation française». Si l'entreprise a recruté près de 400 personnes dans des métiers variés (maçons-coffreurs, grutiers, menuisiers, conducteurs d'engins, etc.) grâce à l'opération «Bus de l'emploi», Bouygues Travaux Publics et Quille ont également sous-traité plusieurs activités à des entreprises. «Pour le ferraillage, le groupe, n'ayant pas trouvé de compétences en quantité suffisante en France, a lancé une consultation européenne et a retenu une entreprise roumaine reconnue dans son secteur (Elco) et appliquant parfaitement la législation européenne», souligne le groupe. Sur les conditions d'hébergement de certains travailleurs du chantier, «les filiales de Bouygues Construction tiennent à rappeler que ce sujet est géré par une association interentreprises (AIE) qui rassemble l'ensemble des entreprises présentes sur le chantier». A propos des conditions de vie, l'Autorité de sûreté nucléaire a précisé, jeudi, que les bungalows où vivent plus de 400 ouvriers du chantier du réacteur sont «salubres et dignes».

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