Les commissions d'enquêtes publiques ont rendu des avis favorables pour l'implantation des parcs éoliens offshore au large de Saint-Nazaire, Courseulles et Fécamp, menés par EDF et Alstom. Les impacts négatifs n'ont pas été démontrés.

Le déploiement d'éoliennes en mer, à une dizaine de kilomètres des côtes françaises, va pouvoir se faire. Trois commissions d'enquêtes publiques, menées auprès des communes littorales concernées, ont rendu des avis favorables à la création des premières fermes de turbines offshore dans l'Atlantique et en Manche, malgré des nombreux avis défavorables. Les trois projets, portés par l'énergéticien EDF et le fabricant de machines Alstom, sont situés à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime).

 

En Normandie, les opposants réclamaient un éloignement des éoliennes à 20 km des côtes, craignant qu'elles n'impactent le classement potentiel des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais la commission en charge de l'enquête estime que "(…) l'existence du parc éolien ne paraît pas de nature à mettre en cause le principe de classement à l'Unesco (car) une interprétation du devoir de mémoire qui conduirait à figer le développement d'un territoire, ne serait pas compatible avec les exigences du progrès".

 

Un impact visuel négligeable pour les touristes

 

Même inquiétude en Loire-Atlantique, où l'impact visuel des turbines a été évoqué. Afin de l'évaluer, les membres de la commission se sont rendus dans le Kent (Grande-Bretagne) afin d'y observer le parc éolien de Ramsgate. Ils ont constaté "à quel point cet impact visuel était susceptible de varier très rapidement au cours d'une même demi-journée, jusqu'à en faire disparaître en partie la vision". Les enquêteurs ajoutent : "Aucune étude, ni retour d'expérience, ne confirme la crainte que la présence d'un parc éolien en mer s'accompagne d'une dévaluation des biens et d'une chute de la fréquentation touristique". Seule condition posée à l'implantation des éoliennes : "Que le porteur du projet participe à un ou plusieurs programmes de réduction de la mortalité à la source, sur les lieux de nidification, du Puffin des Baléares".

 

L'enquête publique pour le quatrième parc éolien prévu dans le cadre de l'appel d'offres, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), aura lieu cette année. Il avait été remporté par le tandem Iberdrola-Areva. Les premiers parcs offshores français doivent entrer en service à partir de 2020.

 

Energies marines renouvelables : le SER satisfait des avancées réglementaires
Les professionnels des énergies renouvelables réunis au sein du SER se félicitent de la publication, ce 10 janvier 2016, du décret relatif aux ouvrages de production et de transport d'énergie renouvelable en mer. Ce dernier vient "sécuriser le cadre juridique des projets d'énergies marines renouvelables, et en particulier de l'éolien en mer". Le texte, réclamé par le SER, constitue selon lui "une grande avancée" qui "permettra de renforcer la filière industrielle en cours de création, en facilitant les investissements nécessaires à son développement".
Les membres du SER accueillent avec soulagement le nombre de juridictions impliquées dans le jugement des recours contentieux, permettant de réduire les délais, tout comme la diminution de 6 à 4 mois du temps de recours des tiers après publication de l'autorisation concernée. Le syndicat espère accélérer ainsi le déploiement des parcs offshore et arriver ainsi à créer 10.000 emplois dans cette filière. D'autant que le décret aura également des implications pour d'autres technologies marines (hydrolien, houlomoteur, thermique des océans, éolien flottant…).

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