Le projet Floatgen franchit un nouveau pas avec l'installation du système d'ancrage sur le site d'essais en mer SEM-REV au large du Croisic (Loire-Atlantique). L'éolienne flottante devrait maintenant être remorquée sur place d'ici à la fin de l'année. Explications.

Les éoliennes flottantes ne nécessitent pas de lourdes fondations de béton posées sur le fond océanique, mais un système d'ancrage afin que les machines ne dérivent pas sous l'effet du vent et des courants. Le projet Floatgen de la société française Ideol vient de déployer tous les éléments de son premier système sur le site d'essais SEM-REV, à 22 km au large du Croisic.

 

 

L'ensemble, élaboré en interne, se compose de six lignes d'ancrage en fibre synthétique (nylon), ce qui constitue une première pour un ancrage permanent de ce type. Il répond à des contraintes opposées, à savoir un coût limité à la fabrication et à l'installation, afin de réduire le prix de l'électricité offshore, tout en assurant une résistance à toute épreuve face aux éléments (houle, tempêtes, colonisation par des espèces marines).

 

Une première machine déployée avant fin 2017

 

Le système a été mis en place par le Far Sapphire, un navire spécialisé affrété par Bourbon. En parallèle, Ideol annonce avoir terminé la construction de la fondation flottante en béton, de type "damping pool" (ou bassin amortisseur), avec le concours de Bouygues Travaux Publics, sur le port de Saint-Nazaire. L'étape suivante consistera à assembler la turbine sur cette structure flottante puis à remorquer le tout vers son ancrage. Des opérations qui devraient être menées avant la fin de 2017. L'éolienne Floatgen et tous ses sous-systèmes seront ensuite scrutés pendant plusieurs mois, afin de valider leur résistance en conditions réelles et d'optimiser leurs performances.

 

 

Floatgen
Floatgen © Bouygues Travaux Publics

 

Le projet, débuté en 2013, réunit sept partenaires européens dont Ideol qui a conçu l'ensemble flottant (fondation, ancrage, câble d'export de l'électricité) et Bouygues Travaux Publics (réalisation du flotteur béton), mais également Centrale Nantes (génie océanique). Le programme est soutenu par l'Union européenne (FP7) et l'Ademe (PIA). Au début du mois de juin, la société a levé 8 M€ de financements additionnels auprès de deux industriels du secteur des énergies marines : le norvégien Siem Offshore Contractors, qui détient une flotte de 45 navires supports à l'installation offshore (poseurs d'ancres ou de câbles), et Hitachi Zosen, déjà partenaire d'Ideol depuis deux ans. Il est prévu qu'un premier démonstrateur Floatgen soit déployé au Japon en 2018.

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