La ministre de l'Ecologie a tranché : les deux projets de parcs éoliens offshore du second appel d'offres français ont été attribués au consortium GDF Suez-EDPR-Neoen Marine-Areva. Une annonce qui fait un malheureux, le groupement formé par EDF et Alstom.

Ségolène Royal a rendu public les résultats du second appel d'offres éolien maritime : les deux futurs parcs du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Loire-Atlantique) seront construits et gérés par le consortium GDF Suez-Areva. En tout, 1.000 MW de puissance à installer (soit de quoi alimenter en électricité plus de 1 million de personnes), qui viendront s'ajouter aux 2.000 MW déjà attribués lors du premier appel d'offres, dont GDF-Suez avait été le grand oublié au profit d'EDF et Alstom… Lors de son intervention, la ministre de l'Ecologie a parlé de "saine compétition, tirant collectivement vers le haut" entre les deux groupements industriels. "Il s'agit d'une répartition équitable entre les opérateurs, deux consortiums, champions des EnR", a affirmé Ségolène Royal qui déclare avoir suivi l'avis de la Commission de Régulation de l'Energie qui lui avait été remis voilà quelques semaines. "Globalement, ce sont les entreprises françaises, ainsi que leurs partenaires européens, qui gagnent", a déclaré la ministre de l'Ecologie.

 

Des dossiers très proches
Carte de l\'éolien offshore
Carte de l'éolien offshore © Ministère de l'Ecologie
Elle a précisé que le choix avait été très serré et que les critères des cahiers des charges étaient particulièrement proches sur le projet de Noirmoutier. Car sur le projet du Tréport, GDF Suez partait avec une longueur d'avance, puisqu'il avait déjà déposé le seul dossier de candidature pour ce parc lors du premier appel d'offres. Le dossier avait été écarté, entraînant la "remise en jeu" de la zone lors du second round. Gérard Mestrallet, le président-directeur général de GDF Suez s'est déclaré "heureux de cette décision" qui faisait de ce jour, "un jour de grande fierté". Il a annoncé que le travail entamé avec les élus des régions concernées allait se poursuivre afin de rentrer dans une phase plus concrète, rappelant qu'au Tréport, les premières discussions dataient de près de 10 ans. Le dirigeant a notamment salué son partenaire industriel, Areva, pour avoir mis à disposition une nouvelle éolienne géante de 8 MW de puissance, "un vrai bijou de technologie". Gérard Mestrallet a également tenu à souligner que si son consortium se trouvait en concurrence avec un autre groupement comprenant Alstom, les deux entités étaient néanmoins partenaires sur d'autres projets d'énergies marines, en particulier dans l'hydrolien. Le pdg a également annoncé le lancement prochain d'une émission obligataire verte de très grande ampleur, afin de financer ses projets offshore et de renouvelables en général.

 

Luc Oursel, président du directoire d'Areva, s'est également félicité de l'attribution des deux parcs, en plus de celui qu'il avait décroché avec Iberdrola lors du premier appel d'offres. "Pour Areva c'est la reconnaissance de la stratégie de répartition entre l'énergie nucléaire et les renouvelables", déclare-t-il. L'industriel insiste sur la création d'emplois qualifiés qu'entraîneront la construction et l'exploitation-maintenance des deux parcs. Environ 500 postes seront créés pour chacune des deux zones, principalement dans les ports.

 

Se tourner vers l'international
La ministre de l'Ecologie a insisté sur le soutien qu'elle entendait apporter aux énergies renouvelables, "un axe essentiel pour la transition énergétique", et sur l'ambition de faire de la France une puissance écologique européenne. Ségolène Royal a rappelé que 6.000 MW de puissance éolienne offshore devaient être opérationnels d'ici à 2020, afin de couvrir 3,5 % de la consommation électrique nationale. Afin d'y parvenir, un troisième appel d'offres, comportant potentiellement de l'éolien flottant, devrait donc être lancé. "Pour renforcer la filière, et poursuivre le développement de l'éolien en mer, nous allons identifier de nouvelles zones d'implantation", a déclaré la ministre, qui a demandé que les résultats des études lui soient remis cet été et qu'ils servent de base à des concertations locales. Au-delà du territoire français, Ségolène Royal vise l'international, précisant que le potentiel éolien offshore en Europe atteignait les 30 GW. La décision d'attribution des parcs constitue donc un véritable tremplin pour les industriels concernés afin de porter à l'étranger les couleurs françaises.

 

actionclactionfp