Combien d'emplois directs représente aujourd'hui la filière éolienne en France ? Quel est l'impact social du développement attendu de cette énergie renouvelable ? A l'occasion du 7e Colloque nationale éolien, France Energie Eolienne dévoile les résultats de son 3e Observatoire de l'emploi et apporte des éléments de réponse.

La tendance se confirme : la filière éolienne recrute et crée des emplois. Selon France Energie Eolienne (FEE) et le cabinet BearingPoint, pas moins de 14.470 personnes travaillaient dans ce secteur à la fin de 2015 (+15,6 % par rapport à 2014). Ce sont donc 1.950 postes supplémentaires qui ont été créés l'an passé répartis dans 790 sociétés actives dans l'Hexagone. Olivier Perot, le président de l'association qui regroupe les professionnels de l'éolien, déclare : "Pour la troisième année consécutive, cet observatoire de l'emploi éolien démontre, chiffres à l'appui, les contributions concrètes de la filière à la création d'emplois et au développement industriel de la France. Il rappelle également combien le développement de l'éolien représente une vraie opportunité économique pour la France et ses territoires".

 

 

Malgré une répartition inégale des ressources en vent, plus exploitées dans le nord du pays (Champagne, Picardie) que dans le sud, il s'avère que les emplois sont eux harmonieusement distribués sur le territoire. L'étude FEE-BearingPoint révèle "un effet 'siège sociaux' important" en Île-de-France (3.920 salariés soit 27 % des effectifs nationaux) qui est identifié dans beaucoup d'autres secteurs de l'économie française. Mais la région précède un peloton de régions qui emploient entre 1.200 et 1.400 personnes dans le domaine éolien (Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire, Occitanie, Grand Est). Même les "petits poucets" de ce classement, comme la Normandie ou le Centre-Val de Loire, disposent de centres industriels à Cherbourg ou Orléans, qui concentrent plusieurs centaines d'employés.

 

Les spécificités du marché français

 

 

L'étude note également que l'ensemble des segments de la chaîne de valeur a bénéficié des créations d'emplois, qu'il s'agisse d'ingénierie et construction (+51 % en deux ans), de fabrication de composants (+35 % sur la même période), d'études et développements (+26 %) ou d'exploitation-maintenance (+22 %). Le rapport de FEE-BearingPoint révèle la corrélation entre capacité éolienne installée et emplois directs créés. Le parc français a dépassé la barre des 10 GW à la fin de 2015 et celle des 11 GW au mois de juin 2016. Les professionnels anticipent également le développement de la filière offshore sur laquelle se positionnent des acteurs français comme Alstom ou, jusqu'à récemment, Areva. Le marché français de l'éolien terrestre est "fortement concentré en dépit d'une concurrence forte", avec une dizaine de turbiniers sur les rangs. Vestas et Enercon comptent 2.700 employés chacun et devancent Senvion (2.000) et Nordex-Acciona (1.550). Suivent trois entreprises dont Gamesa (800) et Siemens (430) qui n'ont pas encore fusionné leurs effectifs, et GE-Alstom (690). "L'exploitation des éoliennes est beaucoup plus éclatée", révèlent les auteurs. Si les deux opérateurs historiques (Engie et EDF EN) dominent largement le palmarès avec plus de 1 GW chacun, nombre d'autres acteurs se partagent le reste du marché (RES, Enertrag, WPD, Boralex…).

 

Il est prévu que les capacités éoliennes françaises continuent de croître régulièrement, sur un rythme minimal de 1 GW de raccordements par an, chiffre toutefois encore insuffisant pour atteindre les objectifs prévus pour 2018 (15 GW) et 2023 (24 GW). C'est 1,5 GW qu'il faudrait raccorder annuellement à compter de 2016. Olivier Perot conclut : "Si l'augmentation des capacités éoliennes installées poursuit sa contribution à la croissance des emplois en France et dans les territoires, la nécessaire sécurisation des volumes et la stabilité réglementaire seront les gages de la croissance future".

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