Après des années de décroissance, le marché français du solaire thermique et du photovoltaïque remonte la pente. Le chiffre d'affaires global a progressé de +4 % en 2015 pour atteindre les 4,5 milliards d'euros. Une tendance qui pourrait se poursuivre jusqu'en 2018, selon le cabinet Xerfi.

Le marché français des énergies solaires, photovoltaïque et thermique, est encore loin d'être revenu à son niveau de 2010, où il flirtait avec les 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais, selon les dernières estimations du cabinet Xerfi, il serait en passe de se ressaisir, après avoir passé le creux de la vague en 2013 (4,2 Mrds €). Entre 2014 et 2015, le volume global est ainsi repassé au-dessus des 4,5 Mrds € (+4 %). Les analystes expliquent cette reprise par la compétitivité de ces énergies en termes de coût : le mégawattheure s'établirait ainsi entre 70 et 110 €, en fonction de l'ensoleillement du site étudié. "En comparaison, l'accord signé entre EDF et le gouvernement britannique garantit un prix d'achat de 126 €/MWh pour l'électricité produite par la future centrale EPR d'Hinkley Point", détaille le cabinet.

 

Grâce à la baisse continue du prix du silicium et à l'industrialisation des procédés d'assemblages chez les fabricants, le coût des modules photovoltaïques a poursuivi sa chute, améliorant au passage la rentabilité des projets. "D'ailleurs, le rendement courant élevé et régulier, la volatilité faible et la protection possible contre l'inflation font se rencontrer investisseurs et gestionnaires de projets de centrales solaires en quête de capitaux", précise l'étude. Elle cite les initiatives de financement participatif citoyen et les émissions obligataires basées sur le financement d'initiatives environnementales. L'environnement serait donc plus favorable au lancement de projets de grandes centrales photovoltaïques au sol, en France, mais aussi à l'international (Etats-Unis, Amérique latine, Inde).

 

Les installations individuelles en panne, les startups en forme

 

Les auteurs de l'étude estiment que, dans un premier temps, l'activité de la filière sera portée par les développeurs et exploitants de ces grandes centrales. "Ils bénéficieront d'un coup de pouce du gouvernement, qui a annoncé en septembre 2015 le doublement du volume de l'appel d'offres pour la construction de centrales solaires CRE 3", explique l'étude Xerfi. Ainsi, 3.600 MW de nouvelles capacités doivent être installées d'ici à 2018, offrant de bonnes perspectives. A l'autre extrémité de l'échelle industrielle, les "jeunes pousses" françaises tireront également leur épingle du jeu "grâce à leur savoir-faire sur le segment des produits technologiques à forte valeur ajoutée". Le cabinet cite l'exemple de Sunpartner et de sa technologie Wysips de film photovoltaïque transparent.

 

En revanche, les acteurs de taille intermédiaire resteront à la peine car positionnés sur des segments moins porteurs, tel que le résidentiel. "L'atonie de la demande d'installations chez les particuliers est même inquiétante", annonce le cabinet. A peine plus de 11.000 contrats auraient été signés en 2015, soit huit fois moins qu'en 2010. L'activité des fabricants français de panneaux solaires devrait légèrement croître, au rythme de 1 % par an en 2016 et les deux années suivantes. Mais, dans sa globalité, le secteur du solaire pourrait connaître une progression bien plus forte, de l'ordre de +4,5 à +5 % en 2016, 2017 et 2018. Le marché français atteindrait alors quasiment les 5,2 Mrds € en valeur totale, soit plus que le chiffre atteint en 2012. Le retour des jours fastes ?

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