Le ministre de la transition écologique et solidaire, a annoncé ce lundi 25 septembre la réduction "considérable" des coûts de raccordement aux réseaux des installations de production d'électricité renouvelable ou de biogaz injecté dans le réseau de gaz. Nicolas Hulot entend ainsi favoriser le déploiement des énergies renouvelables (ENR) et remplir les objectifs fixés.

Prise en charge à hauteur de 40 % des coûts de raccordement des installations de production de biogaz à la plupart des réseaux de distribution de gaz naturel ; prise en charge jusqu'à 40 % également (en fonction notamment de la taille des projets) des coûts de raccordement des installations de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables : c'est un sacré coup de pouce au déploiement des énergies renouvelables qu'a annoncé ce lundi 25 septembre, Nicolas Hulot. Avec ces coûts de raccordement "considérablement réduits", le ministre de la transition écologique et solidaire entend ainsi "permettre un déploiement des énergies renouvelables plus équilibré sur le territoire, y compris dans les zones rurales éloignées des réseaux de distribution", précise le communiqué. "Une nouvelle illustration de la mise en œuvre du Plan climat" avec toujours le même objectif : "viser la neutralité carbone à horizon 2050".

 

"Notre volonté est de rendre accessible la production de biogaz à tous ceux qui veulent s'engager dans la filière, y compris dans les territoires les plus éloignés des réseaux de raccordement. Chacun doit être en mesure de participer au développement des énergies renouvelables et à l'essor d'une économie circulaire, avec la valorisation des déchets produits localement." Nicolas Hulot, le 25 septembre 2017.

 

Déplorant que jusqu'ici, les coûts de raccordement étaient à l'entière charge des producteurs, "ce qui pouvait rendre impossible des projets de production de biogaz en zone rurale lorsque la ressource méthanisable est trop loin du réseau de gaz", 60% désormais reste à leur charge (40 %, étant le taux maximum de prise en charge prévu par la loi). Cela permet, précise le communiqué, le maintien "d'une incitation à optimiser la localisation, lorsque c'est possible."

 

La réfaction tarifaire étendue aux petites et moyennes installations d'ENR

 

Côté électricité, la "réfaction tarifaire" - la réduction sur le prix du raccordement aux réseaux électriques, prise en charge par le tarif d'utilisation des réseaux électriques - qui ne bénéficiait jusqu'à présent, qu'aux consommateurs et aux gestionnaires de réseaux, est désormais étendue aux petites et moyennes installations d'énergies renouvelables qui pourront bénéficier également "d'une réduction du prix du raccordement allant jusqu'à 40 %", en fonction "notamment", de la taille des projets.

 

"La réduction du prix du raccordement s'applique à tous les petits et moyens producteurs d'énergie renouvelables", précise ainsi le ministère : "Le niveau de réfaction diminue avec l'augmentation de la puissance de l'installation, pour favoriser le foisonnement nécessaire à la transition énergétique ainsi que le développement de l'autoconsommation par le déploiement de petites et moyennes installations de production d'énergies renouvelables."

 

30 millions d'euros par an ainsi dédiés au déploiement des EnR

 

Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, en déplacement en Haute-Vienne ce lundi sur le sujet, a indiqué ainsi aux acteurs locaux du développement des énergies renouvelables que "ce sont au total près de 30 millions d'euros par an qui seront consacrés par ce biais au déploiement des énergies renouvelables, dont plus de la moitié pour les installations de petites puissances agricoles. L'Etat marque ainsi sa volonté de soutenir l'ancrage de la transition énergétique au niveau local, véritable levier de développement et d'attractivité pour nos territoires."

 

Du côté des industriels, c'est évidemment la satisfaction. Pierre De Montlivault, vice-président en charge du biogaz au Syndicat des énergies renouvelables, déclare : "Pour l'injection de biométhane, la diminution du coût de raccordement est une bonne nouvelle". Toutefois il tempère : "Il faut aller au bout, car la rentabilité d'une usine de biogaz est difficile à atteindre et comporte des risques. Il faudrait un panel d'outils publics stables, concertés.". Le professionnel estime qu'une feuille de route pour le biogaz, qui serait eurocompatible, devrait être mise en place, afin de garantir la compétitivité de cette énergie face à des sources fossiles dont les cours sont encore très bas.

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