C'est la question posée ce jeudi 6 décembre 2012 à l'occasion d'une journée de conférence parlementaire sur les EnR. Ont été abordées la question de leur place dans le mix énergétique français, celle de l'ambition industrielle des filières et de leur développement, ainsi que la problématique des financements. Compte-rendu.

C'est le sénateur Roland Courteau, vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et président du Groupe d'études sur l'énergie, qui a ouvert la conférence parlementaire sur les énergies renouvelables. Cette journée d'échanges, qui s'inscrit dans le cadre plus large du débat national sur la transition énergétique, était dédiée la question des opportunités que représentaient les EnR pour la France." L'avenir, c'est le développement des énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles, car le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, c'est un fait ! ", a déclaré le sénateur de l'Aude. "Chaque révolution industrielle s'est appuyée sur une nouvelle énergie : après le charbon, voilà 150 ans, après le pétrole, il y a 100 ans, et après le nucléaire 50 ans en arrière, quelle énergie va-t-on développer ?". Pour l'élu, il s'agit en fait d'une chance pour l'industrie et pour le pays, "si on sait la saisir !".

 

Car la France dépend pour l'instant, à 98 % de ses importations pour le pétrole et le gaz, avec une facture énergétique d'un montant de 75 Mrds €/an. Les énergies renouvelables constituent donc une opportunité de développement d'un nouveau modèle industriel et d'autonomisation des territoires. Selon Roland Courteau, outre la production et le transport d'énergie, le stockage s'avèrera primordial à l'avenir, afin de favoriser l'acceptabilité des EnR. Il plaide donc pour une rationalisation rapide du cadre juridique des énergies renouvelables et pour l'encouragement de la recherche. "Toutes les énergies ne marcheront pas forcément, mais il faut explorer toutes les pistes", explique l'élu audois, qui propose tout un panel de mesures allant du soutien de la R&D, à l'instauration de tarifs d'achats justes, de lancement d'appels d'offres et de mise en place de crédits d'impôts pour les particuliers. "Le débat national doit amener à une grande loi de programmation énergétique : prenons soin de tracer de grandes lignes stables !", prévient le sénateur.

 

Les prometteuses énergies marines
Parmi toutes les pistes à explorer, celle des énergies en mer semble prometteuse. "La France a posé les bases d'une industrie mondiale, avec 25.000 à 27.000 emplois comme objectif en 2020", déclare Marcel Deneux, sénateur de la Somme, vice-président de l'OPECST et président de la section des Energies renouvelables du Groupe d'études de l'énergie. Les technologies diverses, qui comprennent l'exploitation de l'énergie des vagues, des courants, des marées, des gradients thermiques et salins, se trouvent à des degrés divers d'avancement. L'éolien offshore est, de loin, la plus mature de ces technologies. La France dispose d'une offre compétitive et une filière forte est en train de naître autour de grands groupes comme Alstom ou Areva et de PME. La technologie particulière de l'offshore flottant (où les mâts des éoliennes ne sont pas posés sur le fond mais simplement ancrés) constitue notamment une piste intéressante pour pallier la bathymétrie des côtes françaises où les fonds descendent rapidement. Du côté de l'hydrolien, le potentiel français estimé à 15 TWh/an ne bénéficierait que de peu de sites propices. "En revanche, souligne Lionel Lemoine de l'Ifremer, le houlomoteur semble très prometteur. Mais les coûts des technologies sont encore élevés du fait de l'absence d'une filière industrielle qui les ferait baisser".

 

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