Deux mille deux cent offres d'emplois étaient publiées dans les secteurs de la croissance verte et du développement durable fin 2012. Quels sont les créneaux porteurs et ceux en perte de vitesse ? Analyse avec Jean-Philippe Teboul, directeur associé du cabinet de recrutement Orientation Durable, et Guillaume de Bodard, directeur général de Calix Conseil.

Le baromètre semestriel des offres d'emploi de la croissance verte et du développement durable en est à sa troisième édition. Et il montre des signes d'évolution du marché du travail, avec des différences selon les sous-secteurs étudiés. Ainsi, selon les chiffres publiés par le cabinet de recrutement Orientation Durable, qui a collaboré avec L'Express et la CGPME, à la fin de l'année 2012, 2.200 offres différentes étaient publiées dans le secteur du développement durable, hors gestion des déchets et de l'eau. "C'est une progression de 75 % en six mois !", explique Jean-Philippe Teboul, directeur associé du cabinet. "Mais la situation est très différente selon les filières. Les énergies renouvelables présentent un nombre de postes plus important mais l'apparence est trompeuse. Le sous-secteur le plus dynamique est celui de l'efficacité énergétique", précise-t-il.

 

Les EnR en perte de vitesse
En effet, les EnR représentent 1.300 offres d'emploi. "Mais 75 % de ces offres, soit 860 postes, concernent des commerciaux. Et ce n'est pas un signe positif : il s'agit d'une réflexion à court terme d'un secteur qui recherche des fonds rapidement et qui n'est pas dans une démarche de R&D plus longue", analyse Jean-Philippe Teboul. "Les seules sociétés qui vont bien sont les entités françaises de groupes internationaux qui bénéficient d'apports financiers d'autres marchés plus dynamiques", selon lui. Car les énergies renouvelables reposent sur un modèle économique sur le long terme. Or dans la situation actuelle, des temps de retour de 10 voire 12 ans seraient trop longs pour des investisseurs potentiels.

 

L'efficacité énergétique en "tension positive"
Le secteur de l'efficacité énergétique serait en revanche beaucoup plus porteur en termes d'emplois, avec 575 offres publiées. "Il y en avait moins de 250 il y a six mois", précise le directeur du cabinet Orientation Durable. "C'est une bonne nouvelle : il y a une tension positive du marché pour les demandeurs. C'est-à-dire qu'il y a plus d'offres que de candidats". D'autant que les postes et les salaires sont plus intéressants que dans les EnR où les commerciaux sont le plus souvent embauchés pour de la téléprospection… Pourquoi ce secteur se porte-t-il mieux ? Car les temps de retour sur investissement seraient plus courts et que les nouvelles réglementations entrant en vigueur aujourd'hui (RT 2012, directive européenne) obligeraient à s'adapter à court terme.

 

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