Cacophonie autour de la fermeture de Fessenheim, prolongation de la durée d'exploitation des réacteurs, coûteux travaux de sécurisation des centrales, difficultés sur chantier de l'EPR… Alors que, voilà 5 ans, la catastrophe de Fukushima a marqué un tournant dans l'histoire de l'atome civil, la France s'interroge sur l'avenir de son parc nucléaire, le plus important d'Europe.

L'atome civil français est à une période charnière de son histoire. Cinq ans après la catastrophe de Fukushima, qui a signé le glas de l'industrie nucléaire dans de nombreux pays du monde y compris en Allemagne qui a décidé de stopper ses réacteurs, le grand public s'interroge sur la sécurité et la pertinence de l'exploitation de cette source d'énergie. Au lendemain de l'accident nucléaire japonais, l'Union européenne avait lancé l'organisation de tests de résistance de sûreté pour chaque centrale des pays membres, afin d'évaluer les risques et de prendre les mesures adéquates. Et les conclusions, en France, étaient inquiétantes : l'ensemble des centrales affichaient des défaillances, certes minimes. Mais un important programme de mise en sécurité était nécessaire.


Prolonger la durée de vie, coûte que coûte

 

 

Si la Cour des comptes a évalué les dépenses engendrées par cette opération à "seulement" 5,6 Mrds € sur 14 ans, d'autres instances jugent ce montant sous-évalué. L'Union européenne envisage qu'entre 10 et 25 Mrds € seront nécessaires, tandis que l'Autorité de sûreté nucléaire française, jauge la facture globale à 40 voire 50 Mrds € afin de continuer à exploiter l'énergie nucléaire jusqu'à la fin de vie des réacteurs, portée à 60 ans. Cette durée de vie fait d'ailleurs l'objet d'un débat entre la ministre de l'Environnement et les mouvements écologistes. Ségolène Royal s'est dite d'accord pour une prolongation de 10 ans, en la portant de 40 à 50 ans, "sous réserve de l'avis de l'ASN". Son argument : "Les centrales exploitées par EDF sont déjà amorties, et donc produiront une électricité meilleur marché". Un premier pas que Jean-Bernard Lévy, président d'EDF avait anticipé : "L'Etat a donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie, qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans". Les centrales les plus récentes resteraient donc en service plus d'un demi-siècle.

 

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