Après un développement dans les routes en 2002, le groupe de BTP compte poursuivre sa croissance externe en 2003 avec une préférence pour l'électricité.

Jean-François Roverato, président d'Eiffage est prêt à mobiliser jusqu'à 1,2 milliard d'euros pour des acquisitions. Les choix d'investissement sont multiples, mais pour l'instant, devant l'apparent blocage du gouvernement concernant le dossier des concessionnaires d'autoroutes, la préférence de Jean-François Roverato, président d'Eiffage, paraît se diriger vers des achats de sociétés électriques.

A cet égard, il a souligné, lors de la présentation de ses comptes annuels, que plusieurs entreprises étaient à vendre, dont "des morceaux d'activités d'ABB", a-t-il dit sans plus de commentaires.

"Nous sommes dans une situation financière solide pour exploiter des opportunités" a-t-il précisé en annonçant, un résultat net annuel stable par rapport à 2001 à 126 M EUR et un gearing (endettement sur fonds propres) de 8%. "Nous pourrions facilement monter à 40-50%, soit une capacité d'endettement de 400 à 500 M EUR", a-t-il dit. Preuve de sa vitalité, il a souligné la croissance de ses investissements depuis deux ans: 470 M EUR en 2002 soit plus du double de 2001 contre 108 M EUR en 2000.

A cette capacité d'emprunt pourrait s'ajouter des produits de cessions comme la vente de ses 17% dans la société autoroutière privée Cofiroute, valorisée à quelque 700 M EUR.

Pour justifier cette éventuelle vente alors que Cofiroute rapporte des résultats récurrents et performants, M. Roverato explique que sa position d'actionnaire minoritaire ne lui convient pas. La majorité du capital du concessionaire privé est détenu par Vinci (66%) le reste soit 17% étant dans les mains de Colas.

M. Roverato a souligné, à propos du feuilleton sur les mises sur le marché des concessionnaires d'autoroutes, que le dossier ne lui semble pas mûr vu les divergences entre Bercy et le ministère de l'Equipement mais "il sera, le moment venu, candidat".

En attendant il semble être particulièrement intéressé par un développement dans les travaux électriques. Le pôle électrique d'Eiffage regroupé sous la filiale Forclum est en effet celui dont la marge est la plus élevée (4,5%) avec l'objectif d'atteindre 5% pour un chiffre d'affaires représentant 19% de l'activité.

Sur l'année 2002 Eiffage a dégagé un résultat d'exploitation de 235 M EUR dont 120 M EUR dans la construction ce qui équivaut à une marge de 3,4% "niveau exceptionnel dans la profession" a dit M. Roverato, un des seuls entrepreneurs du secteur BTP a indiqué avec fierté continuer ses opérations dans la construction.

Les routes ont en revanche sous-performé, a-t-il admis. Les activités routières, regroupées dans Appia, ont accusé une baisse de 33% du résultat d'exploitation à 40 M EUR, et la marge s'inscrit à 2,1% contre 3,6% en 2001 alors que l'objectif est de 5%.

Eiffage qui a mobilisé d'importants fonds pour se développer dans la route avec l'achat notamment de la Générale Routière reconnaît qu'il y a eu un "trou d'air" en 2002 dans ce secteur et des provisions à passer après l'achat de la société.
Sur l'année en cours il souligne disposer d'un carnet de commandes meilleur que l'an dernier à la même époque (près de 11 mois d'activité prévu).
Dans l'immobilier il va réduire la voilure notamment dans les bureaux. Notre exposition totale dans la promotion devrait passer de 463 M EUR à 400 M EUR en 2003 et "très en dessous en 2004" a dit M. Roverato.

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