Une église et des logements regroupés autour d'un clocher symbolique

Au rez-de-chaussée, une façade vitrée offre une vue plongeante sur l'église et créée une continuité visuelle entre la rue et le lieu de culte, invitant les promeneurs à y rentrer. "De plus, le choix d'un jeu sur la transparence incarne la volonté de l'assemblée de montrer son ouverture vers l'espace public et la société, de manière générale", fait valoir l'agence Rolinet & Associés. Afin de représenter le clocher de cette église, les architectes ont créé une faille de verre sur toute la hauteur de l'édifice. "D'autre part, le vitrail transposé dans le projet en ouvertures de formes géométriques simples habillées de verre teinté, anime l'intérieur de la salle de culte par des rais de lumière colorée", expliquent les concepteurs. De nuit, la perception depuis l'extérieur renforce encore cette idée de clocher.

Côté rue, la transparence crée une sensation de légèreté, les étages supérieurs semblant flotter au-dessus du niveau de la rue. Pour les étages supérieurs, la façade s'aligne sur les autres bâtiments de l'avenue "et conserve l'échelle des percements réguliers des immeubles mitoyens par les garde-corps, les persiennes et les boîtes saillantes soulignant les fenêtres". Un mouvement ondulatoire s'imprime sur cette façade grâce au non alignement de ces fenêtres, disposées de façon semblant aléatoire. "La mixité programmatique apporte ainsi une animation en accroche avec l'avenue, qui accueille déjà le théâtre 'La Piscine', des équipements sportifs et l'église Sainte-Thérèse-et-Sainte-Monique".

A l'intérieur du lieu de culte, la lumière joue un rôle particulier, puisque l'espace est semi-enterré. Outre les reflets colorés rouge et bleu qui s'impriment sur les parois blanches, un éclairage artificiel de LEDs est installé dans le faux plafond, afin de souligner les facettes et arêtes. De quoi apporter "une certaine vitalité et une touche décorative lors d'événements festifs tels que des concerts". Sur l'arrière, l'église bénéficie d'un jardin en cœur d'îlot qui prolonge l'espace vers l'extérieur. Ce dernier est aménagé en gradins afin de relier rez-de-jardin et rez-de-chaussée par un aménagement arboré.

Pour la partie habitat, l'agence Rolinet & Associés, expose son parti pris : "La compacité de la construction, regroupant dans un même bâtiment l'église et 32 logements locatifs est le résultat d'une réflexion (…) guidée par le triple défi de respecter les contraintes réglementaires du Plan local d'urbanisme en vigueur, de densifier une dent creuse en première couronne de l'agglomération francilienne, et de permettre à Bouygues Immobilier d'atteindre l'équilibre financier". De quoi boucler plus facilement l'opération.

La problématique initiale d'offre immobilière adéquate inadaptée à un lieu de culte, avec locaux en rez-de-chaussée dimensionnés pour du commerce, est récurrente. Les architectes précisent travailler avec d'autres associations comme la Fédération des églises évangéliques baptistes à Massy ou l'église protestante unie de France à Champigny-sur-Marne et Noisy-le-Grand.

Le bâtiment en coupe où le clocher symbolique, muni de vitraux colorés, s'imbrique dans l'immeuble d'habitation.

La configuration du bâtiment en rez-de-chaussée avec le vide de l'église semi-enterrée côté rue et la partie arrière munie d'un jardin en gradins.

Les logements côtoient le puits de lumière (divine), qui illumine le chœur de l'église.

Coincé entre les balcons des logements et l'immeuble mitoyen, on distingue les vitraux colorés de la faille symbolisant le clocher de l'église, parfaitement intégré à la construction.