POLÉMIQUE. Sur le dossier des PPP, les entreprises générales contre-attaquent et ont, à leur tour, pris leur plume pour écrire à Valérie Pécresse. Elles avaient été mises en cause par plusieurs organisations de TPE et PME du Bâtiment. Xavier Bezançon, directeur général d'EGF-BTP, expose ses arguments à Batiactu.

Début 2018, plusieurs organisations représentatives des TPE et PME du BTP (1) écrivaient à Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France. Motif : l'attribution par contrats de partenariat de trois restructurations-maintenance de lycées franciliens. D'après eux, employer cette méthode est le meilleur moyen d'éloigner les PME de ces marchés, ou de leur empêcher de sauvegarder leurs marges.

 

"Les entreprises générales n'ont aucun intérêt à tordre la main de leurs sous-traitants !"

 

Ce courrier n'a pas été du goût d'Entreprises générales de France (EGF-BTP), qui a décidé d'écrire à son tour à la présidente de Région. "Les PPP n'empêchent pas les PME de travailler", assure Xavier Bezançon, directeur général d'EGF-BTP, joint par Batiactu. "C'est même l'inverse : si nous n'avions pas cet outil, nous ne pourrions pas entreprendre. La réalité, c'est que nous ouvrons la commande publique aux PME."

 

 

Quant au fait de limiter les marges des PME, EGF-BTP affirme que ce n'est pas dans l'intérêt des entreprises générales. "Mettez-vous à la place d'un major : il n'a aucun intérêt à tuer ses sous-traitants. Il est aujourd'hui difficile de trouver une bonne société de plomberie ou d'électricien. Nous n'avons aucun intérêt à leur tordre la main et de prendre le risque que le travail soit moins bien fait. Nous ne pouvons pas prendre le risque que le client d'un PPP soit mécontent du travail. D'autant plus que nous sommes responsables durant trente ans sur ce type de contrats !", affirme Xavier Bezançon.

 

1,2 milliard d'euros pour les PME

 

A la suite du courrier des TPE-PME à Valérie Pécresse, EGF-BTP a fait un sondage auprès de ses adhérents. "Sur la vingtaine d'opérations livrées par nos adhérents en Île-de-France ces dernières années, ce quota oscillait entre 16 à 35% : dans les faits il fut largement dépassé puisqu'en moyenne 38.5% des travaux générés sont allés à des PME pour un total de 1,2 milliard d'euros", assure EGF dans son courrier.

 

Les entreprises générales se plaignent par ailleurs de la mauvaise réputation, selon eux largement imméritée, des PPP. "Si l'on se réfère aux collèges de Seine-Saint-Denis - typologie de projets comparable à celui que vous envisagez -, c'est clairement cette performance que le président du Conseil départemental, Stéphane Troussel (PS), affiche dans son recours assumé au PPP : moins de 18 mois pour livrer 12 puis 6 collèges permettant d'accueillir plusieurs milliers de nouveaux collégiens ; une performance qu'il compare aux 10 ans qui ont été nécessaires pour faire sortir de terre un collège comme 'Jean Lurçat' à Saint-Denis en processus classique (loi MOP)", indique Max Roche, président d'EGF-BTP, dans sa lettre.

 

"Il n'y a que des poncifs négatifs autour des PPP, mais ces contrats ont eu des résultats absolument extraordinaire", ajoute pour sa part Xavier Bezançon.

 

(1) Capeb Île-de-France, SNSO, CNATP, Cinov construction, Fedelec, Unsfa, Synamome.

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