Des économistes ont étudié les impacts du Grenelle de l'environnement sur l'emploi et les investissements en France, dans les décennies à venir. Ce rapport publié par la direction du Trésor indique que si le Grenelle va encourager la création d'emplois dans le bâtiment, l'énergie et les transports au cours des dix années à venir, celles qui suivront accuseront un déclin.

L'impact du Grenelle de l'environnement sur l'économie pourrait bien n'être que de courte durée. C'est ce qu'affirme une étude publiée jeudi par la direction du Trésor, qui dépend du ministère de l'Economie et des Finances. Ce document, réalisé par six économistes, a étudié «l'impact macroéconomique des investissements mis en œuvre dans le cadre du Grenelle de l'environnement», dans les trois volets que sont le bâtiment, énergie et transports. Il indique les effets indéniables que le Grenelle aura (et a déjà eu) à court terme : un surcroît d'activité de 0,4 à 0,5% pour la première année (2009), puis un pic attendu en 2014 avec une croissance estimée entre 1,6% et 1,9%.

 

Cette hausse de l'activité et donc de l'emploi est le résultat du surcroît d'investissement de 450 millions d'euros générés sur la période 2009-2050, porté par les ménages, entreprises et administrations publiques. Mais ces investissement seront concentrés sur la décénie 2010, et les estimations issues des différents scénarios tablent, pour 2020, à un PIB plus élevé de seulement 0,4% à 0,8% sous l'effet du Grenelle.

 

Impact négatif à partir de 2021
En somme, les 200.000 à 250.000 emplois supplémentaires seront comptabilisés au cours des dix premières années, alors qu'après 2020, «le net ralentissement puis l'arrêt des investissements, la hausse des prix et celle des prélèvements obligatoires nécessaires au financement des investissements annulent les gains économiques du Grenelle», soulignent les économistes. Ils prévoient même, à partir de 2021, un impact négatif du Grenelle sur le PIB et voir la disparition de 140.000 à 180.000 emplois. Une lueur d'espoir cependant, la donnée inconnue qu'est l'évolution de la technologie. En effet, les économistes estiment ne pouvoir prendre que «partiellement en compte» le surcroît d'innovations que pourrait engendrer le Grenelle.

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