Le chauffe-eau thermodynamique et la VMC simple flux ont la cote
Du côté des systèmes d'eau chaude sanitaire (ECS), "le chauffe-eau solaire est le grand perdant de la RT 2012", constate François Turland. Malgré une volonté forte les précédentes années de promouvoir cette solution, elle reste difficile à mettre en œuvre et serait même parfois "contre-productive", selon l'expert. "Beaucoup d'acteurs de la construction en sont revenus pour adopter des solutions thermodynamiques (84%) pour la production d'eau chaude sanitaire. Le recours aux énergies renouvelables est davantage plébiscité", reconnaît-il.

 

L'enquête dévoilée par les trois bureaux d'études s'est également penchée sur les systèmes de ventilation. Là encore, François Turland rappelle que les cibles sont les constructeurs de maisons, qui sont à 99% utilisateurs de VMC simple flux. "Si la cible avait été celle des architectes et clients diffus, on aurait sans doute une pénétration d'environ 10% pour la VMC double flux et non pas 1%", estime l'expert de Bastide Bondoux.

 

Le béton toujours en tête des matériaux de construction
Enfin, les systèmes constructifs ont été passés au crible par les bureaux d'études. Globalement, le béton et la brique se taillent la part du lion, avec respectivement 48% et 39% des solutions choisies. Suivis par l'ossature métallique (5%), l'ossature bois (5%) et le béton cellulaire (3%). Et pourquoi une domination du béton ? "La filière béton est longue, historique et culturelle. En revanche, le bois représente une petite part chez les constructeurs, de l'ordre de 8% environ quand le FCBA indique une part de marché à 12%. Cette solution ne sera jamais majoritaire, sauf peut-être le jour où l'on saura industrialiser la conception bois. Aujourd'hui, cela reste plus cher et complexe, et seul le bardage bois demeure une vraie tendance", conclut-il.

 


L'effet joule, la quadrature du cercle
La RT 2012 a mis sur la touche les solutions de chauffage électrique. En effet, avec la nouvelle réglementation, il est impossible de faire de l'effet joule sans une isolation ultra-renforcée et une conception finement étudiée en amont (exceptés pour les projets autour de la Méditerranée moins pénalisés), ce qui de fait alourdit les coûts de construction. Une démarche aujourd'hui incompatible sur un marché de la maison individuelle principalement centré sur la primo-accession (70% du marché des Cmistes, rappelle François Turland de Bastide Bondoux).
C'est là tout le paradoxe pour les constructeurs ! Répondre aux exigences de la RT 2012 et à celles d'une clientèle qui évolue. Sans compter que les coûts de construction sont de 9 à 12% plus élevés avec la RT et qu'à l'investissement, installer de l'effet joule se révèle plus onéreux. "Nous souhaiterions que quelques assouplissements interviennent dans la RT 2012 et en particulier à destination de la primo-accession afin d'aider les clients à accéder à la propriété et même de relancer le marché de la construction", estime l'expert. Qui ajoute : "L'effet joule est en effet plus cher à l'investissement, mais en coût global, il reste la solution la plus rentable, et de très loin ! Sur 20 ans, on a pu estimer un gain entre 7 et 10.000 euros. Aujourd'hui, on est obligé de prévoir des équipements plus complexes à installer, à utiliser et à entretenir, alors que les besoins en chauffage sont réduits du fait de la performance de l'enveloppe des bâtiments". Et de conclure : "Finalement , on peut se demander si on n'a pas pris les choses à l'envers !".

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