L'énergéticien poursuit les contrôles qui doivent prouver la sûreté du parc électronucléaire français. Sur les 18 réacteurs concernés, sept sont actuellement à l'arrêt pour évaluation, tandis que cinq autres seront successivement stoppés au cours des prochains mois. Détails.

EDF répond à la demande de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et s'apprête à mettre plusieurs réacteurs à l'arrêt, afin de procéder à des contrôles. Ces derniers doivent démontrer que les générateurs de vapeur sont aptes à remplir leur fonction en toute sécurité. Face à la détection de concentration de carbone en différents points de fonds de ces générateurs, fabriqués par Japan Casting & Forging Corporation pour le compte d'Areva, l'électricien national a consenti à prolonger certains arrêts techniques pour rechargement (Tricastin 1 et 3) et à stopper momentanément la production d'autres réacteurs.

 

 

En tout, 18 d'entre eux sont concernés. Six ont déjà obtenu l'autorisation de redémarrer et de reprendre un fonctionnement normal (Blayais 1, Chinon 1 et 2, Dampierre 2 et 4, Saint-Laurent B1). Sept se trouvent actuellement à l'arrêt et font l'objet de vérifications (Civaux 2, Dampierre 3, Gravelines 2, Tricastin 1 et 3, Saint-Laurent B2 et Bugey 4). Enfin cinq autres vont être séquentiellement arrêtés selon le calendrier suivant : Tricastin 4 (du 22 octobre au 19 décembre), Fessenheim 1 (du 10 décembre au 3 janvier 2017), Gravelines (du 17 décembre au 10 janvier), Civaux 1 (du 23 décembre au 15 janvier) et Tricastin 2 (du 23 décembre au 15 janvier). Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) a été prévenu afin d'assurer l'équilibre entre offre et demande d'électricité sur la période concernée.

 

Pas de souci d'approvisionnement hivernal à craindre

 

 

EDF a soumis, au début du mois d'octobre un dossier technique à l'ASN "justifiant le fonctionnement en toute sûreté de l'ensemble des générateurs de vapeur concernés par la problématique de ségrégation carbone". La ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, a publié un communiqué où elle déclare prendre acte de la décision de l'Autorité de sûreté nucléaire de demander à EDF l'arrêt de cinq réacteurs nucléaires sous trois mois et de renforcer les contrôles sur ceux déjà arrêtés. Souhaitant renforcer la transparence autour de ces informations, la ministre a proposé au président de l'ASN que la présentation des éléments soit à l'ordre du jour de la réunion du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sûreté nucléaire. Dans le même communiqué, Ségolène Royal estime que les avancées de la transition énergétique, y compris le développement des renouvelables, contribueront à compenser les indisponibilités de réacteurs, et que la réforme du mécanisme de capacité pourrait aboutir le 1er janvier 2017, "consolidant le maintien des capacités nécessaires à la sécurité d'approvisionnement".

 

L'électricien national demande, compte tenu des circonstances, de leurs répercussions sur le marché de gros de l'électricité et des effets spéculatifs en résultant, que toutes les mesures soient prises par les ministères de l'Economie et de l'Environnement, "dans le cadre du mécanisme d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), incluant, les cas échéant, la suspension temporaire du dispositif". Malgré les arrêts non prévus de réacteurs, EDF maintien ses objectifs de production nucléaire pour 2016, qui seront de 380-390 TWh, un chiffre qui sera dépassé en 2017 (390-400 TWh).

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