L'électricien national s'apprête à reprendre les activités industrielles liées aux réacteurs et combustibles nucléaires du groupe Areva. Toutefois, les obligations contractuelles liées aux problématiques projets EPR, resteront à la charge d'Areva. Détails.

Le transfert des activités nucléaires d'Areva vers EDF se précise : suite à un protocole d'accord signé au mois de juillet dernier, les deux groupes français ont signé ce 15 novembre un contrat fixant les termes de la cession d'une participation qui conférera à l'électricien le contrôle d'une nouvelle entité nommée "NEW NP", filiale d'Areva NP.

 

 

Cette dernière regroupera les activités industrielles, de conception et de fourniture de réacteurs et d'équipements nucléaires, d'assemblage de combustible et de services. Le prix de cession pour 100 % de NEW NP a été fixé à 2,5 Mrds €, correspondant à huit fois le montant de la marge brute d'exploitation prévue pour 2017 (hors éventuels compléments, ajustements de prix, ni reprise de dette financière). Des discussions avec d'autres investisseurs stratégiques, souhaitant entrer au capital aux côtés d'EDF, seront engagées prochainement. L'électricien précise : "La participation acquise par EDF, pouvant aller jusqu'à 75 % aux termes du contrat signé ce jour, serait ainsi réduite à une participation cible d'au moins 51 %, lui assurant un contrôle exclusif, celle d'Areva serait alors de 15 % et le solde détenu par des partenaires minoritaires".

 

Quid des soucis sur les EPR ?

 

 

La transaction, prévue pour le deuxième trimestre de l'an prochain, reste soumise à plusieurs conditions, dont l'obtention du feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au sujet des essais concernant le circuit primaire du réacteur EPR de Flamanville. Elle dépend également de "la finalisation et la conclusion satisfaisante des audits qualité dans les usines du Creusot, de Saint-Marcel et de Jeumont", note EDF. D'importantes anomalies d'accumulation de carbone dans certaines pièces fabriquées par Creusot Forge avaient été constatées en 2015. Le communiqué conjoint précise que les contrats relatifs au projet EPR finlandais, Olkiluoto 3, qui souffre de plusieurs années de retard et d'une explosion des coûts, ainsi que certains contrats relatifs aux pièces forgées dans l'usine du Creusot, "resteront au sein d'Areva NP, dans le périmètre d'Areva SA". Les obligations liées aux problèmes des pièces resteront donc garanties par la maison mère.

 

Jean-Bernard Lévy, le p-dg d'EDF, estime que cette étape est une "refondation de la filière nucléaire française" où son groupe sera le chef de file. Il évoque une industrie "plus performante et efficace dans la réalisation de travaux majeurs comme le grand carénage du parc et la construction de nouvelles centrales", en espérant décrocher de nouveaux contrats à l'international. De son côté, Philippe Knoche, le directeur général d'Areva, s'est dit réjoui de confier les activités d'Areva NP à EDF, assurant par-là de meilleures perspectives de développement. Le groupe déclare vouloir se recentrer sur ses activités de maîtrise du cycle du combustible.

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