Ségolène Royal a annoncé le lancement du troisième appel d'offres sur l'éolien offshore pour une zone située au large de Dunkerque (Nord). Il diffère des deux précédents par des démarches simplifiées. Précisions.

La région des Hauts-de-France, et plus particulièrement le Pas-de-Calais, attendait cette annonce depuis plusieurs années : le troisième appel d'offres éolien en mer concernera finalement une zone au large de Dunkerque, "identifiée comme présentant des conditions favorables à l'implantation d'éoliennes posées". La faible profondeur de ce bras de mer dans le détroit du Pas-de-Calais facilitera l'implantation de turbines. Un tel projet avait déjà été évoqué dès les années 1990, mais abandonné.

 

La ministre de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer, a également précisé que "cette démarche se caractérisera par plusieurs nouveautés, visant à réduire les coûts et à simplifier les procédures, dans le cadre d'une ordonnance et d'un décret publiés prochainement, après examen du Conseil d'Etat". Le ministère évoque une procédure de "dialogue concurrentiel" adaptée aux spécificités de l'éolien offshore. Un échange sera instauré avec les candidats de l'appel d'offres "afin de préciser le cahier des charges" et qu'ils puissent "améliorer leurs offres au cours de la procédure". Les études de levée de risques par rapport au vent, à la houle ou à la nature et la profondeur des fonds marins seront réalisées par des établissements publics avant la remise définitive des offres, afin d'éviter tout problème de sous-estimation des coûts d'implantation. Les industriels pourront ainsi affiner leurs propositions et "prendre en compte ces risques à leur juste niveau".

 

Eviter les recours et contestations entre rivaux

 

 

Rappelons que WPD Offshore, membre d'un consortium écarté en 2014, avait contesté l'attribution d'une zone éolienne à ses concurrents qui auraient, selon l'entreprise, remis un dossier non fiable techniquement et économiquement. Le candidat malheureux pointait des "fragilités importantes sur l'évaluation de neuf des seize critères de l'appel d'offres, de nature à modifier la notation et donc, la désignation du lauréat" et précisait avoir été le seul à "avoir effectué des forages géotechniques sur le site". Enfin, diverses autres mesures de simplification, notamment en ce qui concerne l'obtention des autorisations, sont prévues : la concession d'occupation du domaine public maritime sera attribuée au lauréat en même temps que l'appel d'offres.

 

Les deux premiers appels d'offres de l'éolien en mer avaient été lancés, en 2011 et 2013. Le premier, portant sur quatre zones totalisait une puissance de 2.000 MW, tandis que le second, de deux zones, atteignait les 1.000 MW. Le troisième et dernier appel d'offres devrait donc atteindre les 500 MW de puissance environ, avec une centaine de machines à déployer. Les professionnels de la filière ont salué l'annonce du jour mais le Syndicat des énergies renouvelables (SER) appelle "au maintien d'un rythme plus ambitieux" afin de poursuivre la diminution des coûts de la technologie. Jean-Louis Bal, le président du syndicat, a déclaré : "Nous demandons que le lancement de nouveaux projets soit décidé et qu'ils fassent l'objet d'une programmation d'appels d'offres à l'instar des autres filières comme le photovoltaïque". Même son de cloche du côté de France Energie Eolienne (FEE) qui voit "une ambition confirmée qui demande à être amplifiée". Olivier Perrot, le président, explique : "Il est essentiel que cet appel d'offres soit rapidement suivi par d'autres portant sur des zones complémentaires, notamment en Manche-Est et Mer-du-Nord, afin de donner à la filière la visibilité nécessaire à la consolidation d'une industrie forte et compétitive".

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