Une semaine après le blocage du projet de fusion entre Schneider et son concurrent français Legrand par la Commission européenne, Didier Pineau-Valencienne, alias "DPV", démissionne du conseil d'administration du groupe Schneider Electric, dont il avait été le patron de 1981 à 1999. Retour sur une carrière mouvementée.

Agé de 70 ans, M. Pineau-Valencienne avait été à la tête de Schneider pendant 18 ans. Atteint par la limite d'âge, il avait alors cédé la place en février 1999, confiant les rênes de l'entreprise à l'actuel PDG, Henri Lachmann.

Né le 21 mars 1931, ce père de quatre enfants, catholique pratiquant et fils d'un médecin vendéen, est diplômé d'HEC et de la Harvard Business School.

Passionné de poésie, il a commencé sa carrière aux éditions Gallimard, où il a notamment côtoyé l'écrivain André Malraux. Mais c'est surtout au sein du groupe franco-belge Empain-Schneider - qu'il rejoint en 1958 - que Didier Pineau-Valencienne débute réellement sa carrière.

Le groupe est alors au faîte de sa gloire. Il y dirigera des filiales en difficulté ce qui il permettra de cultiver une image de redresseur d'entreprise.

Après un passage chez Rhône-Poulenc, Pineau-Valencienne retourne chez Schneider en 1981. A la demande du baron Empain, il prendra la présidence un mois après son arrivée.

En 18 ans, ce capitaine de l'industrie transforme radicalement son groupe, le recentrant sur les seuls métiers de l'électricité, dont Schneider est aujourd'hui l'un des leaders mondiaux. "Du Schneider de 1981, il ne reste plus rien, sauf le nom", aime à rappeler DPV.

Pour arriver à ses fins, Didier Pineau Valencienne n'hésite pas à employer la manière forte, comme la faillite retentissante de Creusot-Loire en 1984, la plus grande de l'industrie française avec près de 30.000 salariés touchés.

Autre coup dur, en 1994, Pineau-Valencienne est inculpé par la justice belge de faux et usage de faux et d'escroquerie pour des irrégularités présumées dans la gestion de deux filiales belges du groupe, Cofibel et Cofimines.
Le grand patron français sera incarcéré pendant douze jours à Bruxelles. Le dossier est toujours en cours d'instruction.

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