L'ultime projet de Claude Parent, l'architecte et théoricien de "la fonction oblique", disparu le 27 février 2016, est exposé à la galerie Azzedine Alaïa à Paris depuis ce vendredi et jusqu'au 25 septembre prochain. Les visiteurs y découvriront plusieurs séries de dessins à l'encre de Chine, inspirés des créations du couturier franco-tunisien avec qui il était devenu ami.

Un nouvel hommage est rendu à Claude Parent, l'architecte et théoricien de "la fonction oblique", disparu le 27 février 2016. Cette fois, pas pour ses réalisations architecturales, mais pour ses séries de dessins à l'encre de Chine inspirés des créations du couturier des années 1950, Azzedine Alaïa.

 

Dans cet esprit, une exposition intitulée "Dessiner la mode", a pris ses quartiers dans la galerie Azzedine Alaïa, dans le 3ème arrondissement à Paris, attenante à la boutique du couturier, à deux pas de l'Hôtel de ville. L'exposition se déroule du vendredi 2 septembre jusqu'au 25 septembre prochain.

 

Impression retravaillée, impression retravaillée, ligne de feutre argenté, hiver 2016
Impression retravaillée, impression retravaillée, ligne de feutre argenté, hiver 2016 © Dennis Bouchard

Une quarantaine de dessins sur feuilles blanches de format A4

 

Ce sont ainsi près d'une quarantaine de dessins sur feuilles blanches de format A4 qui sont exposés sur les murs de la galerie ouverte au public. Ces derniers ont été réalisés par Claude Parent entre l'été 2015 et quelques jours avant sa mort, à 93 ans, le 27 février 2016.

 

Rappelons que ce théoricien connu pour avoir conceptualisé avec le philosophe Paul Virilio la "fonction oblique", avait fait de l'illustration de mode au début de sa carrière, vers la fin des années 1940.

 

Cette fois-ci, "ces dessins dédiés sont chargés de toute son expérience d'architecte, qui n'a cessé de se confronter aux grandes questions humaines", précise la galerie Azzedine Alaïa dans un communiqué.

 

Seuls les vêtements sont dessinés

 

A noter que seuls les vêtements sont dessinés: longue robe zippée, manteau, tailleur, parfois les chaussures, mais pas les visages et les corps. Pourtant ces silhouettes noires paraissent en mouvement, traversées de lignes argentées, qui marquent une dynamique oblique.

 

"C'est vraiment une manière de réfléchir, avec les vêtements d'Azzedine Alaïa, à ce qui anime les mouvements du corps humain, la liberté et la contrainte", poursuit le même communiqué.

 

Rappelons que la même galerie avait déjà consacré en janvier 2016 une exposition au théoricien de l'architecture, en présentant ses projets de musées non réalisés avec ceux de celui qui fut son élève, Jean Nouvel.

 

"Dessiner la mode est bien plus que de découper un morceau de tissu pour bâtir un vêtement. Pour un artiste tel qu'Alaïa, il s'agit de mettre des formes en mouvement, d'opérer un changement d'échelle entre le corps et son vêtement, de réaliser une fusion hasardeuse entre deux éléments de la vie quotidienne et de donner à voir ce spectacle aux autres", expliquait Claude Parent dans sa note d'intention du projet.

 

*"Claude Parent. Dessiner la mode", du 2 au 25 septembre, galerie Azzedine Alaïa, 3ème arrondissement de Paris.

Retrouvez le portrait et les principales œuvres en images de Claude Parent, un article réalisé à l'occasion de la rétrospective consacrée à l'architecte en 2010 à la Cité de l'architecture, en suivant ce lien.


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