Les crédit immobiliers distribués par les banques généralistes en 2005 ont enregistré une progression de 27,8 % sur un an, et de 200% depuis 1998, selon l’enquête trimestrielle de l’Observatoire de la production du crédit immobilier obtenue par l'AFP et qui doit paraître mi-octobre.

Tous secteurs confondus, la hausse atteint 15,9%. Les banques à caractère mutualiste ou coopératif ont enregistré une progression moins forte (+14% sur un an) que les banques généralistes, tandis que les établissements de crédits spécialisés ont vu leur octroi de crédit stagner (+1,2% sur un an).

«C'est la meilleure année qu'on ait jamais connue depuis qu'on distribue des crédits immobiliers aux particuliers», a relevé l'auteur de l'enquête, Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris X-Nanterre.
«On est arrivé à un tel niveau qu'on voit mal comment le marché pourrait continuer à se développer à un tel rythme», estime ce spécialiste du secteur, qui s'attend pour 2006 à un ralentissement de la hausse des prix du logement «à 6 ou 7% par an».
A ce rythme de progression des prix immobiliers, «il n'y a plus aucun problème de décrochage entre l'évolution des prix et l'évolution des revenus des ménages qui réalisent les opérations», c'est-à-dire un risque de formation d'une bulle immobilière, observe Michel Mouillart.
Seule ombre dans un marché au développement «fantastique» : «Ce mouvement des prix a eu pour conséquence d'écarter les ménages modestes», note-t-il.
Pour autant, «ceux qui sont restés sur le marché ne sont pas fragiles: ils consentent un effort supplémentaire, mais qui n'est pas démesuré», précise Michel Mouillart.

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