La Collectivité territoriale de Corse, qui a reçu la visite de Ségolène Royal, doit bénéficier d'une mise en œuvre accélérée de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Deux appels d'offres distincts, portant sur les renouvelables, ont été lancés. Zoom.

Les territoires insulaires, non interconnectés, constituent une zone privilégiée d'expérimentation pour le développement d'énergies alternatives. En visite en Corse, la ministre de l'Environnement a donc annoncé le lancement de deux appels d'offres afin de soutenir ce déploiement, suivant un cahier des charges étudié avec les territoires concernés, y compris Outre-mer.

 

Un premier appel d'offres porte sur la réalisation d'installations solaires de faible puissance (moins de 100 kW) pour un volume global de 50 MW. Cette capacité sera répartie à égalité entre systèmes de toitures sur les bâtiments ou ombrières de parking et centrales au sol. L'accent sera mis sur "des projets innovants qui comprennent des technologies de stockage (batteries associées aux panneaux photovoltaïques par exemple)". Il est précisé que le financement participatif, des citoyens et territoires eux-mêmes, sera encouragé grâce à une majoration du tarif d'achat du courant produit.

 

Tester l'autoconsommation avec réinjection

 

Un autre appel d'offres s'intéresse, quant à lui, à l'autoconsommation. Il est ouvert aux consommateurs non individuels (secteur industriel, tertiaire ou agricole) et "en particulier aux centres commerciaux, pour lesquels l'autoconsommation peut apporter les bénéfices les plus importants". En effet, c'est en journée que les panneaux solaires produisent de l'électricité qui peut être directement utilisée afin d'alimenter l'éclairage et la climatisation des espaces de vente. Le volume total est, ici, fixé à 20 MW pour des installations de moyenne puissance (entre 100 et 500 kW). Au-delà du solaire, d'autres technologies pourront candidater, comme la petite hydroélectricité, dont le potentiel est important sur l'île. Le ministère de l'Environnement annonce : "Les lauréats pourront consommer eux-mêmes l'électricité qu'ils produisent ou la valoriser auprès de tiers. Ils recevront un tarif d'achat rémunérant à la fois l'électricité autoconsommée (sous la forme d'une prime) et l'électricité injectée sur le réseau". Il est également prévu que les projets financés selon un mode participatif bénéficient de la majoration tarifaire.

 

La mobilité électrique prend son essor

 

Ségolène Royal a également signé les conventions d'appui financier aux sept territoires à énergie positive de l'île. Pour la Collectivité territoriale de Corse, qui souhaite devenir une "île à énergie positive pour la croissance verte", il s'agira notamment d'animer les plateformes de la rénovation énergétique des logements ou des bâtiments publics, de soutenir le déploiement du solaire thermique, ou encore de développer le concept de "route solaire" au moyen de stations-services photovoltaïques dédiées à la mobilité durable. Une grande part des initiatives vise en effet à développer les transports écologiques dans l'île, qu'il s'agisse de vélos à assistance électrique, de bus ou de véhicules utilitaires électriques pour les services communaux. Rappelons que l'île de Beauté est déjà un lieu d'expérimentation privilégié pour les géants de l'énergie, notamment grâce à la plateforme Myrte, qui dispose de panneaux photovoltaïques et d'un système de stockage sous forme de production d'hydrogène alimentant une pile à combustible.

 

Enfin, il est acté que la future centrale du Vazzio fonctionnera au gaz naturel, à son entrée en service en 2023, sans phase transitoire au fuel léger, plus polluant. L'arrivée du gaz sur l'île pourra se faire grâce à une infrastructure dédiée, constituée d'une installation de livraison maritime, au large de Lucciana, et d'une canalisation terrestre jusqu'à la centrale. Un appel d'offres pour la réalisation de ces équipements sera lancé en février 2017, suite à une étude technico-économique menée sur place par EDF.

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