Selon les résultats de l'Observatoire des charges de copropriétés de la FNAIM Grand Paris, le montant moyen des charges est en baisse de 2,5%. C'est, en réalité, uniquement vrai pour les copropriétés au chauffage collectif, grâce à la baisse fulgurante des prix des énergies. Décryptage.

Est-ce qu'il serait de plus en plus accessible d'être propriétaire à Paris ? Si les prix au mètre carré restent astronomiques, les charges de copropriétés, quant à elles, sont en légère baisse. -2,5% en 2015, selon l'Observatoire des charges de copropriétés de la FNAIM Grand Paris, après une inflexion de 7,3% l'année précédente.

 

Le chauffage collectif a coûté moins cher qu'en 2014

 

Les propriétaires parisiens n'ont pourtant pas tous payé moins de charges en 2015 qu'en 2014. Ce sont surtout les copropriétés équipées d'un chauffage collectif qui ont, en effet, profité d'une baisse importante du montant moyen des charges l'an passé.

 

Grâce à une météo clémente, au prix des matières premières en chute et aux travaux d'amélioration de l'isolation et du chauffage entrepris par certains propriétaires, le poste "chauffage" a coûté 23,8% de moins en 2015 qu'en 2014. Une tendance confirmée par l'Association des responsables de copropriété (ARC), qui annonce une baisse de -3,9% de ce poste sur les lots observés.

 

Hausse des impôts, des salaires des gardiens...

 

Pour les immeubles sans chauffage collectif, en revanche, les charges ont en moyenne augmenté de 2,2%. Toutes copropriétés comprises, à Paris, on observe une hausse importante des impôts et taxes (+47,3%) qui n'a en réalité que peu d'impact, car le poste représente à peine 4% du montant total des charges.

 

Plus lourde de conséquences, la hausse des charges sociales sur les salaires du personnel employé par les copropriétés : gardiennage, entretien, jardin, sorties de poubelles, etc. Elle entraîne, pour les immeubles parisiens, une augmentation de 8%... sur un poste qui pèse, dans certains cas, un tiers des charges totales.

 

... et des honoraires des syndics

 

Sans surprise, les honoraires des syndics ont également augmenté, alourdissant la facture pour les copropriétaires de quelques 11% (poste "administration" en 2015 par rapport à 2014). Même constat à l'ARC, avec une hausse toutefois moindre (+4%).

 

Si la FNAIM Grand Paris avance les modifications imposées par la loi Alur pour justifier cette forte hausse, l'association réfute. L'ARC avance, en effet, que le nouveau contrat de syndic ne peut être en cause, "sa mise en oeuvre n'ayant commencé que le 2 juillet 2015, et les assemblées générales de l'an dernier ayant été essentiellement tenues au cours du premier semestre 2015, soit bien avant".

 

Les copropriétés ont suspendu les projets de travaux

 

Quant aux travaux de rénovation - toujours sources de débat lors des assemblées générales annuelles - ils semblent avoir été mis en suspend par les copropriétaires (-50% en 2015 par rapport à 2014). Selon la FNAIM Grand Paris, de nombreuses copropriétés auraient fait réaliser, en 2014, un diagnostic de performance énergétique (DPE) en vue de rénover leur immeuble... mais attendraient la publication des travaux obligatoires avant de mettre en oeuvre les rénovations préconisées.

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