A J-7 de la clôture des débats, les négociateurs internationaux ont soumis un premier texte qui servira de base de travail pour le document final. Il s'agit d'un projet de 48 pages dont de nombreux points doivent encore être revus, notamment sur la question des responsabilités et des financements des pays du Nord vers ceux du Sud.

Un pas a été franchi, exactement à la date symbolisant la moitié des débats de la Conférence des Nations Unis sur les changements climatiques (COP21) : ce samedi 5 décembre, à midi, les négociateurs des 195 pays présents ont remis une ébauche de texte d'accord. Cette dernière doit servir de base aux discussions de haut niveau entre les ministres qui doivent se dérouler jusqu'au 11 décembre prochain.

 

Les 48 pages se décomposent en 43 pages intitulées "propositions de compromis" provenant des travaux amont des négociateurs au cours des mois précédant l'ouverture de la conférence, plus cinq pages de "notes de réflexion" issues des débats menés dernièrement à Paris. Laurence Tubiana, négociatrice française, déclare, satisfaite : "Nous disposons d'une nouvelle base de négociation acceptée par tous ; il s'agit d'écrire la suite". Le document de travail comporte de nombreux passages entre crochets (plus de 900) qui indiquent les parties encore susceptibles d'être modifiées. Ces options, qui seront débattues jusqu'au dernier moment, pourront déboucher sur un accord définitif a minima ou, au contraire, très ambitieux. La négociatrice glisse : "Nous aurions pu être meilleurs. Nous aurions aussi pu être plus mauvais. L'important c'est que nous avons un texte, que nous voulons un accord et toutes les parties aussi".

 

Le principe du pollueur-aideur

 

Parmi les points à régler, figurent ceux de l'aide des pays développés à leurs voisins du Sud pour lutter contre les conséquences d'un réchauffement qui ne leur est pas imputable. Décidée en 2009, lors de la conférence de Copenhague - restée dans les esprits comme un échec - elle doit s'élever à près de 100 Mrds €/an à partir de 2020. La question de son maintien au-delà de cette date est cruciale, ainsi que celle de son exact contenu. De même, la reconnaissance d'une responsabilité état par état, au prorata des émissions de gaz à effet de serre, semble complexe à faire adopter par les Etats-Unis ou la Chine, les deux principaux pollueurs de la planète, mais également les premières économies mondiales, réticentes à s'imposer des freins.

 

Certains pays, les plus vulnérables face au bouleversement climatique (qu'il s'agisse de montée des eaux océaniques, de désertification ou de catastrophes liées aux intempéries), souhaitent que la hausse des températures soit drastiquement stoppée, et contenue à moins de 2 °C, comme le privilégient actuellement les négociateurs. Rappelons qu'il s'agit là de l'objectif à ne pas dépasser à la fin du siècle. Une élévation de 3 ou 4 °C de cette température moyenne à la surface du globe aurait, selon les climatologues, des conséquences imprévisibles. Le rôle de la France, pays hôte, sera d'arriver à concilier toutes ces positions, divergentes, et à faire signer un accord contraignant et prometteur.

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