La rocade périphérique de Marseille devrait finalement être achevée, après 80 ans d'attente et plus de 20 ans de chantier. Bouygues tient la corde pour rafler le contrat de plus de 700 millions d'euros afin de réaliser le contournement du centre de la cité phocéenne.

C'est peut-être l'épilogue d'une affaire marseillaise vieille… de l'Entre-deux-guerres ! Selon le quotidien Les Echos, le contrat de 730 M€ d'achèvement et d'exploitation de la "L2", cette liaison de contournement du centre de Marseille, serait attribué à Bouygues, de préférence aux offres de ses deux concurrents directs, Vinci et Eiffage. Une opération attendue depuis longtemps par les automobilistes des Bouches-du-Rhône, depuis 1933 précisément, moment où elle avait été inscrite dans les plans d'urbanisme de la ville. Mais divers avatars ralentirent puis stoppèrent le projet, dont certains tronçons ont déjà été réalisés.

 

Une situation de gâchis
Rocade L2 Marseille
Rocade L2 Marseille © Studio Magellan - DREAL PACA/UMO
Car la rocade L2, future A507 (liaison entre l'A50 et l'A7) d'une longueur de 9 km est scindée en deux sections distinctes : la section Est, en travaux depuis 1993 et enterrée en très grande partie, qui court de l'échangeur de Florian sur l'A50 au viaduc de Frais Vallon ; et la section Nord, en études, qui relie Arnavaux à Frais Vallon (5,2 km). La première des deux sections, dont seuls 160 mètres sont manquants, pourrait même être mise en service à la fin de l'année, tandis que la seconde le serait trois ans plus tard, à la fin de 2016. Le coût total de l'opération était estimé, au début de 2011, à 1,12 milliard d'euros, dont 565 M€ pour la L2 Est et 555 M€ pour la L2 Nord. Plus de 400 M€ ayant déjà été dépensés pour les acquisitions foncières et les constructions réalisées, restent 730 M€ à apporter (dont 175 M€ pour l'achèvement rapide de la L2 Est) dans le cadre d'un PPP.

 

La liaison autoroutière contribuera bien évidemment à alléger le trafic automobile et la pollution qu'il engendre en centre-ville (rocade du Jarret et secteurs de La Rose à la Valentine par les Trois-Lucs), à développer l'offre de transports collectifs (sur les voiries délestées et sur la L2 elle-même) et donc, in fine, à améliorer la qualité de vie des habitants des quartiers traversés. Le projet comprend la mise en œuvre d'une opération de requalification urbaine. Lors de sa visite en 2012, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, s'était engagé à ce que le projet soit achevé en 2016 pour mettre fin à une situation de gâchis. Il était initialement prévu que la rocade L2 se prolonge encore vers le nord et le sud afin de constituer un véritable périphérique de Marseille, reliant les ports nord jusqu'au rivage de la Pointe Rouge.

 

Etat d'avancement :
L'échangeur de Frais Vallon et la radiale venant du centre-ville (avenue Jean-Paul Sartre) sont achevés, ainsi que la section en tunnel sous Montolivet et Bois-Luzy, dont la couverture a fait l'objet d'un soin particulier (parc de la Moline). Le passage sous la voie-ferrée et l'échangeur Florian sont en cours d'achèvement. Les travaux, interrompus dix ans entre la Fourragère et Saint-Jean-du-Désert, ont repris au printemps 2010.

 

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