Construire plus, mieux et moins cher : les ascensoristes entrent dans le débat

 

En cause notamment : l'environnement réglementaire actuel. Restrictif, il impose certes la nécessité d'un ascenseur dès que le bâti atteint le R+4 mais, depuis la loi sur l'accessibilité, un ascenseur aux normes PMR, ce qui a considérablement augmenté l'impact financier, sans compter la perte de m2 associés. "Bien sûr nous sommes favorables à l'accessibilité pour tous, mais l'effet domino négatif a été immédiat", précise ainsi le président de la Fédération, Pierre Hardouin. Beaucoup d'immeubles se seraient ainsi arrêtés à R+3, dans un contexte où la densité est un vrai sujet face au manque de foncier.

 

Dans le cadre du mouvement de simplification annoncé par le président de la République et réaffirmé par le Ministère de la Cohésion des territoires dans sa feuille de route, les ascensoristes entendent donc faire entendre leur voix et leurs propositions pour la prochaine Loi Logement : "Grâce à des professionnels engagés et des technologies innovantes, le secteur apporte des réponses concrètes aux enjeux sociétaux d'aujourd'hui et de demain : allongement de la durée de la vie, transition énergétique, croissance verticales des villes."

 

"Une réponse aux défis sociétaux, économiques et environnementaux"

 

Quatre idées fortes les animent. La première, permettre la flexibilité : "Lever cette obligation de 'tout adapté' [aux normes PMR] permettrait de construire plus d'ascenseurs et répondrait ainsi à un besoin face au vieillissement de la population," déclare Pierre Hardouin. La moitié des plus de 70 ans vivent encore chez eux, ne sont pas nécessairement en fauteuil roulant mais en revanche, ont besoin de circuler plus facilement, précise-t-il. Et nombreux sont ceux même prêts à engager des travaux. Même face aux coûts des charges d'entretien et de maintenance ? "En moyenne, installer un ascenseur dans un R+4, fait croître de +25% la valeur des appartements, précise le Président de la Fédération, tandis que son absence fait baisser de tout autant cette dernière des appartements situés aux derniers étages !"

 

Deuxième axe, permettre la mise en place d'un "bonus de sur-constructibilité" incitatif : "Il n'est pas nécessaire d'obliger à la présence d'un ascenseur. Mais ne serait-ce que de prévoir en pré-équipement obligatoire, l'installation d'une gaine d'1m2, permettra d'anticiper les besoins et d'y répondre à moindre coût et de manière plus sécurisée pour le bâtiment, quand ils se feront sentir ", argue Pierre Hardouin.

 

La Fédération propose également de faciliter la prise de décision d'installation en copropriété en simplifiant la réglementation, en passant d'une "décision de faire" à une "autorisation de faire", moins contraignante en termes de voix nécessaires, en assemblée générale des copropriétaires.

 

Enfin, pour la Fédération, moderniser son bâtiment en l'équipant d'un ascenseur, doit pouvoir rentrer dans le cadre des mesures incitatives mises en place pour la transition énergétique et environnementale.

 

"Nos progrès en termes de technologie sont tels, que si l'on installait un ascenseur sur l'intégralité du parc actuel, nous avons calculé que nous pourrions gagner environ l'équivalent d'une tranche nucléaire" en termes de dépenses énergétiques, Pierre Hardouin, président de la Fédération des Ascenseurs.

 

La Fédération se félicite d'ailleurs de l'entrée de l'ascenseur dans les équipements pris en compte dans le cadre de l'expérimentation du label E+C-. "Nous travaillons actuellement sur les critères avec le CSTB", précise son délégué général, Alain Meslier.