Le secteur de la construction routière est un des fleurons de l'économie nationale : le savoir-faire français s'exporte remarquablement bien. Pierre Calvin (ATR) et Yves Krattinger (IDDRIM) expliquent pourquoi.

Le président de l'Association Technique de la Route (ATR), Pierre Calvin, et le président de l'Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité (IDDRIM), le sénateur Yves Krattinger, ont donné une conférence aux côtés de Jacques Bonvallet (Fayat), dans le cadre de la préparation du salon Intermat. Les intervenants ont dressé un panorama du secteur français de la construction routière, en particulier les raisons de son succès au niveau international.

 

En 2010, ce secteur particulier de la construction représentait 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 14 Mrds € en France, avec un effectif de 95.000 employés dans le pays, plus 50.000 autres à l'international. Deux entreprises françaises occupent même les deux premières places du classement mondial des groupes de construction routière. « C'est grâce à l'approche technique et commerciale que nos sociétés parviennent à ce niveau, grâce à l'action commune public-privé, grâce à l'accompagnement de l'innovation notamment par l'IDDRIM, que notre savoir-faire s'exporte » explique Pierre Calvin. Deux centres de recherche, parmi les plus grands du monde, existent en France, à Bordeaux et en Île-de-France. De quoi continuer à innover.

 

Pour une route durable
L'enjeu principal du moment est la route durable, qui combine aspects sociaux (formation du personnel à de nouvelles techniques), aspects économiques et aspects environnementaux. Quel impact a eu le Grenelle de l'Environnement sur le secteur ? A-t-il été une contrainte supplémentaire ou au contraire une opportunité d'évolution ? Deux ans après la signature d'une « convention d'engagement volontaire des acteurs de conception, réalisation et maintenance des infrastructures routières », Yves Krattinger a fait un premier bilan d'étape sur le respect des engagements pris. « Ce bilan est satisfaisant et montre l'engagement de toutes les parties. Nous sommes en bonne voie pour l'emploi et la valorisation de 100 % des matériaux extraits sur les chantiers. En ce qui concerne le recyclage des routes, l'objectif de 100 % en 2020 devrait être atteint. En 2010, il était de 40 % et en 2012, il atteindra 60 %. Pour la réduction des émissions de CO2 liées aux activités de terrassement, on arrivera à -10 % en 2012. L'accord prévoit -33 % en 2020. La piste de la pile à combustible pour équiper les engins devrait être explorée ». Le sénateur de la Haute-Saône s'est ensuite félicité de la création de l'IDDRIM, dont il occupe la présidence, qui développe depuis janvier 2010 une forme nouvelle de partenariat ayant comme objectif « la finalité fonctionnelle des infrastructures concernées et de leurs services dans une approche de développement durable ».

 

Toutefois, le bilan pourrait encore être meilleur : en effet l'utilisation de matériaux basse consommation serait passée de 500.000 tonnes par an en 2009 à 1 Mt aujourd'hui avec un objectif de 1,5 Mt en 2012. Mais la France resterait très loin derrière un pays comme les Etats-Unis où 60 Mt seraient utilisées annuellement, certes pour un pays 14 fois plus grands et 5 fois plus peuplé. « Mais la marge de progression reste importante », souligne Yves Krattinger qui souhaite par exemple que le domaine des enrobés à froid, économes en énergie, connaisse un développement soutenu.

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