Si l'on pouvait s'attendre à ce que la facture soit un critère important pour maîtriser sa consommation d'électricité aux Etats-Unis, il n'en est rien. Selon une récente, la santé et la pollution seraient des arguments plus convaincants. Explications.

La facture d'électricité ne serait pas l'argument premier aux Etats-Unis pour inciter à maîtriser sa consommation. C'est ce qu'il ressort d'une recherche publiée dans les Comptes-rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS).

 

Selon cette analyse*, les foyers américains avec enfants seraient plus sensibles aux arguments de risques sur la santé de la pollution. Dans le détail, les résidents qui ont été alertés des risques pour la santé ont en moyenne diminué leur consommation de 8% par rapport au groupe témoin. La baisse affichait 19% dans les foyers avec des enfants, précise l'étude. Quant aux occupants des appartements à qui les chercheurs ont seulement fait valoir des économies financières, il n'y a quasiment pas eu de changement. Selon les chercheurs, ce dernier point correspondrait aux prix bon marché de l'électricité aux Etats-Unis. "Pour la plupart des personnes dans notre étude, le montant économisé en faisant attention à l'utilisation d'électricité comme leurs voisins les plus économes ne s'est traduit que par une économie de quatre à six dollars par mois", ce qui est négligeable, a expliqué Omar Asensio, chercheur à l'Université de Californie à Los Angeles et un des co-auteurs de ces travaux. "Nous avons découvert qu'il fallait, pour vraiment changer les habitudes de consommation d'énergie, lier le bien public et privé", complète Magali Delmas, une économiste environnementale dans cette même université. Et d'ajouter : "Notre message quant à la santé et à la pollution rappelle au public que la protection de l'environnement c'est aussi leur affaire et celle de leurs enfants".

 

Pour rappel, près de 70% de l'électricité américaine est produite par des centrales au charbon et au gaz, particulièrement polluantes.

*Les auteurs ont étudié, en 2012, les réactions de personnes vivant dans 118 appartements à Los Angeles, en Californie.

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