Dans la dernière édition de conjoncture trimestrielle dévoilée ce lundi 18 mai par l'IFOP pour Fiducial auprès des TPE, les dirigeants de TPE leurs dirigeants font état d'une forte fragilité des entreprises malgré "un léger regain de confiance" dont ils ne savent pas s'il sera durable. Sur la question du dialogue social, 60 % d'entre eux estiment que le Medef, la CGPME et l'UPA ne sont pas représentatifs. Détails.

L'emploi est au coeur des préoccupations des TPE. Dans la dernière enquête dévoilée ce lundi 18 mai, par l'IFOP pour le compte de Fiducial auprès des dirigeants d'entreprises de 1 à 19 salariés*, 13 % des entreprises ont recruté en 2014 par rapport au dernier trimestre 2013. Si les patrons de TPE anticipent une faible reprise (+1) de l'emploi au 1er trimestre 2015, seuls 9 % envisagent de créer des postes pérennes au cours de l'année. 85 % des entreprises pronostiquent une stabilisation de leur effectif, signale également l'étude.

La trésorerie à l'équilibre dans le BTP

S'agissant de l'état actuel de leur trésorerie, 59 % des entreprises du BTP se déclarent à l'équilibre en mai 2015 contre 46 % en octobre 2014. Ce contexte des entreprises du bâtiment apporte une lueur d'optimisme alors qu'un quart des TPE (24 %) ont une trésorerie dans le rouge et 46 % à l'équilibre, un niveau qui ne permet pas d'affronter le moindre aléa ou un repli des ventes, commente l'étude. "L'accès au financement est lui aussi plus difficile : 58 % de ceux ayant effectué une demande déclarent avoir subi au moins une mesure de durcissement de l'accès au crédit
(+11 points par rapport à octobre 2014)",
ajoute l'étude conjoncturelle.

 

Au final, la moitié des dirigeants tous secteurs confondus (50%) déclare n'avoir aucune visibilité sur les perspectives de leur entreprise en 2015. De son côté, Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial, souligne que : "malgré une inflation nulle (+ 0,1 % pour 2014, contre + 0,7 % en 2013), plus de TPE ont enregistré une croissance de leur activité en 2014 qu'en 2013. Certes l'hémorragie a été stoppée, mais c'est insuffisant pour redynamiser l'économie des TPE. Elles sont encore trop nombreuses à constater un recul de leurs ventes et la croissance des autres entreprises ne leur permet pas de reconstituer correctement leurs marges."

Dialogue social et représentativités patronales

S'agissant des questions d'actualité sur le Dialogue social, 62% des dirigeants des entreprises se disent favorables à la création de Commissions paritaires chargées d'informer employeurs et salariés de leurs droits, prévue dans le projet de loi Dialogue social. En revanche, 65% jugent que celles-ci ne vont pas améliorer la qualité du dialogue social dans leur entreprise et 78% ne ressentent pas le besoin de telles structures. S'agissant de l'aménagement du temps de travail, 49 % des patrons du BTP ont évoqué ce sujet sur le chantier avec ses salariés.

 

Autre sujet épineux, la représentativité. Seuls 19 % des chefs d'entreprises de 1 à 19 salariés sont adhérents à une organisation syndicale patronale. Et dans 60 % des cas, ces mêmes dirigeants interrogés estiment que le Medef, la CGPME et l'UPA ne sont pas représentatifs. A noter également que les entreprises du bâtiment ont une bonne image du Medef (34 %), de la CGMPE (37%) et enfin de l'UPA (37%). Concernant une autre question liée à la thématique sociale, 68% des dirigeants ne connaissent pas la réalité des TPE en matières de règles sociales vis-à-vis de leurs salariés contre 79 % en 2010.

Les patrons mitigés face à la loi Macron

La loi Macron, qui vient d'être examinée par le Sénat, divise également les patrons de TPE : seuls 50 % y sont favorables (5% très favorables). "En parallèle, ils sont 55 % à estimer qu'elle ne changera rien à la situation économique française, 32 % qu'elle va dans le bon sens mais pas assez loin et enfin, 8 % qu'elle met en péril les équilibres économiques, sociaux et sociétaux", pointe l'enquête.

Seulement 12 % ont déjà instauré une fiche pénibilité

Enfin, d'après l'étude Ifop, sept patrons sur dix (71 %) admettent ne pas avoir eu connaissance du compte pénibilité. "Si 29 % des employeurs estiment leurs salariés concernés, 27 % déclarent ne pas être suffisamment informés pour se prononcer", détaille l'Ifop.
Et de conclure : "Signe du manque de préparation des TPE concernées, 49 % estiment que leur entreprise sera en mesure de mettre en place le compte pénibilité et seulement 12 % ont déjà instauré une fiche pénibilité."

 

*Echantillon de 1.002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d'activité de l'entreprise, taille de l'entreprise, région d'implantation de l'entreprise et interrogé par téléphone du 26 janvier au 9 février 2015. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

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