Bilan conjoncturel, Pacte de responsabilité, le manque d'équité de traitement entre les matériaux, et enfin le sujet brûlant : le compte-pénibilité... Tous ces thèmes ont été longuement débattus, vendredi 20 juillet, lors de l'assemblée générale de la Fédération de l'Industrie du Béton (FIB). Précisions avec Jean Bonnie, président de la FIB.

"En tant que fournisseurs des acteurs du bâtiment et des travaux publics, nous souhaitons sortir du marécage car il est tout à fait possible que les 300.000 logements ne soient pas atteints cette année", a martelé d'emblée, Jean Bonnie, président de la Fédération de l'Industrie du Béton (FIB), réélu à l'occasion de l'assemblée générale ce vendredi 20 juin. Pour rappel : cette filière représente au total 600 entreprises, 866 sites de production, soit près de 19.000 salariés, ce qui le place comme le premier employeur des industries de la branche carrières et matériaux de construction.

 

 

"2014 : une année encore plus difficile pour le logement et les TP"
D'après la FIB , les dernières politiques visant à favoriser la primo accession (Pass foncier, PTZ+) n'ont pas porté leurs fruits. "C'est surtout le coût du foncier, dû pour l'essentiel à sa rétention organisée, qui pèse lourd pour freiner l'accession au logement, estime-t-elle. Par ailleurs, la FIB s'associe au discours alarmiste de la FNTP dans le secteur des travaux publics. "Les restrictions budgétaires pèsent fortement, glisse-t-elle. Et la dernière étude de la Banque Postale prévoyant pour 2014 un recul de 5 à 6 % de ces investissements nous laisse pessimistes."

 

"On voit bien désormais que l'évolution en volume des produits en béton a été plutôt positive sur le premier trimestre 2014 au regard des résultats 2013 (-8%) pour la même période marquée par de fortes intempéries, poursuit Jean Bonnie. Mais on observe une plus grande hétérogénéité des marchés et un accroissement des disparités régionales, tant les prévisions pour les mois à venir sont peu encourageantes."

 

Plus de visibilité pour le Pacte de responsabilité
Sur ce sujet, le président de la FIB a partagé les mêmes inquiétudes qu'Alain Damais, directeur général adjoint du Medef, sur la version finale du texte voté par les parlementaires. "Il n'y a pas de visibilité pour le moment, on souhaiterait davantage de certitude", souligne Jean Bonnie. La FIB demande clairement l'accélération du calendrier de mise en œuvre du Pacte de responsabilité, pour prévoir son investissement et surtout de celui de la baisse du coût du travail qui ne s'échelonnera qu'à partir de 2015.

 

Le bois dans le collimateur
Autre sujet de préoccupation : le manque d'équité de traitement entre matériaux. "On a le sentiment que l'Etat nie que les solutions en béton possèdent des atouts écologiques indéniables : durabilité, neutralité physico-chimique, inertie thermique, recyclabilité et proximité de fabrication, souligne Jean Bonnie. D'ailleurs, un rendez-vous a été programmé vendredi 20 juin au cabinet du Premier ministre pour dénoncer les risques de distorsion de traitement entre les matériaux engendrés par la rédaction de l'article 29 du projet de loi, qui reconnaît d'intérêt général la 'fixation du dioxyde de carbone par les bois et forêts' mais aussi le stockage de carbone dans les produits fabriqués à partir du bois."

 

Le compte-pénibilité : "Un choc de complexité et non de simplification"
Enfin, à l'issue de l'Assemblée générale du FIB, le compte-pénibilité a été également au cœur des discussions des acteurs de la filière béton en présence de Michel de Virville, rapporteur et médiateur du dispositif. Rappelant des exemples du port de charge fixé dans le dispositif à 15 Kg (Ndlr : contre 25 Kg actuellement), la commission Emploi-Sécurité-Formation du FIB n'a pas hésité à qualifier ce dispositif de "choc de complexité et non de simplification."

 

Jean Bonnie, président de la FIB, nous a confié sa déception "de la baisse de certains seuils d'exposition à la pénibilité par rapport aux premières préconisations du concertateur." Avant de signaler: " On va sensibiliser les chefs d'entreprise au sujet de la prévention, afin de diffuser une culture de la tolérance zéro. Effectivement, nos taux d'accidents du travail sont décevants.

 

Alors qu'en effet, le Conseil de la simplification pour les entreprises, coprésidé par le chef d'entreprise Guillaume Poitrinal et le député PS Laurent Grandguillaume, a examiné, jeudi 19 juin, de façon "consultative" le rapport d'application du dispositif, "les décrets tous proches de mes préconisations seront mis dans les circuits avant probablement avant le 14 juillet", a annoncé Michel de Virville aux adhérents de la FIB.

 

 

"Loin de chasser le contentieux, on le nourrit"
Et de conclure : "A mon sens, l'analytique sur ce sujet est sans issue. Loin de chasser le contentieux on le nourrit. Pour les métiers du bâtiment, il existe des variations d'expositions sur une année et il faut faire confiance à ce que va être le rôle de l'employeur dans une petite entreprise et à la hiérarchie dans la grande entreprise. Ce que j'ai proposé honnêtement est simple d'application."

 

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